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Les villes des mille-et-une nuits
1. Khiva & Boukhara -
Les villes des mille-et-une nuits
2. Samarcande & Termez
Khiva
A l’issue de notre tournée des anciennes forteresses du Khorezm, nous parvenons en début de soirée à Khiva. Les touristes ont déjà déserté la ville dont l’atmosphère atemporelle nous subjugue instantanément. Avec une majorité de bâtiments édifiés entre le XVIIè et le début du XXè siècle, Khiva est la plus récente des villes touristiques d’Ouzbékistan. Elle se révèle pour Fred la plus poétique. Grâce à sa position excentrée, elle ne figure pas sur les itinéraires de tous les visiteurs et sa vieille ville piétonne nous donne la sensation de voyager dans le temps dès que les étals des marchands s’effacent à la nuit tombée. Restaurée par les Soviétiques en 1975, la citadelle perpétue son charme malgré l’impression de flâner dans un décor de film.
Face à la foule de sites à découvrir, nous ne savons par où commencer et engageons un guide pour notre première journée. Durant quelques heures nous déambulons dans les ruelles de l’Itchan Kala – la cité intérieure –, découvrant le palais du Khan, les mausolées, les madrasas (également orthographiées médersas, ce sont des écoles coraniques, équivalent de nos universités de l’époque), les mosquées, le marché et le caravansérail.
Kunya Ark – la vieille forteresse – demeure l’une des résidences du khan de Khiva jusqu’à la disparition du khanat en 1919. Plus ancien khanat (royaume) ouzbek, l’État de Khorezm est déménagé en 1598 de Kounia-Ourguentch – proche de Noukous et aujourd’hui au Turkménistan – à Khiva lorsque la déviation du cours de l’Amou-Daria y rend l’agriculture impossible.
Du palais qui hébergeait le Khan, sa famille et des dignitaires, subsistent la salle de réception officielle, la mosquée d’été, un harem et l’hôtel des monnaies. Dans les pièces d’apparat et de foi, les trois murs ouverts sur la cour sont ornés des céramiques traditionnelles azurines et céruléennes à motifs végétaux et floraux. Des colonnes de bois délicatement sculpté soutiennent les plafonds de bois peints fastueusement. Contrairement à l’usage, le mihrab – niche de la mosquée qui indique la direction de La Mecque – est orienté vers le sud afin d’ouvrir le lieu de culte au nord et le rendre praticable en été.
Plus anciens, les sépulcres d’un sage soufi et du saint patron de Khiva sont parés de mosaïques florales particulièrement fines et gracieuses. Manifestant la volonté de raviver les arts ancestraux lors de sa restauration au début du XIXè siècle, la double porte du mausolée de Pakhlavan Mahmoud est notamment incrustée de marqueterie en bois, pierres semi-précieuses et ivoire. Tous les sites anciens ont été restaurés – parfois de fond en comble – au cours des deux derniers siècles. Nous observons encore des artisans appliqués à renouveler la menuiserie et les céramiques d’une pièce adjacente. Je suis une fois de plus partagée entre le regret de voir un monument ancien altéré et le plaisir de pouvoir admirer son ancienne splendeur. La philosophie locale a l’avantage de permettre aux générations futures de contempler les mêmes chefs-d’œuvre que leurs ancêtres.
La mosquée de Djouma – ou mosquée du vendredi – est remarquable par son abord sobre qui contraste avec sa salle des prières agrémentée de deux cent douze hautes colonnes de bois sculpté, dont les plus anciennes datent du Xè siècle. Provenant d’autres édifices ou fabriquée spécialement pour le lieu, chaque colonne possède sa propre histoire.
A proximité, le Tach Khavli – palais de pierre –, résidence du Khan jusqu’en 1880, est composé de trois parties : le harem, la salle de réception et la cour de justice. Du côté sud de la cour du harem, cinq porches successifs étaient destinés au khan et à ses quatre femmes. En face, les pièces surmontées de petites terrasses logeaient les concubines et les servantes. Au centre du patio de la cour de justice, la yourte de visiteurs nomades – ou du khan en hiver lorsque le palais était difficile à chauffer – pouvait être montée sur une large assise cylindrique.
Dans l’enceinte, au pied des hautes murailles de brique crue septentrionale et méridionale vivent encore quelques familles. Les vieillards discutent à l’ombre des murs en pisé tandis que les enfants jouent au ballon. Certains paraissent surpris que nous nous aventurions jusqu’ici ; nous ne sommes pourtant qu’à cent mètres du premier monument. Nous ne devinons ainsi qu’une partie de la vie locale, dont la plupart des actes se déroulent au-delà des murs, dans les patios des maisons traditionnelles. Un gamin espiègle nous offre amicalement une pièce de cinquante soums – cela vaut moins d’un centime – en souvenir de son pays, et nous suggère de lui donner en souvenir du nôtre une pièce d’un euro. Son plan pour faire fortune paraît imparable.
Nous logeons dans une ancienne madrassa de deux cent cinquante étudiants, reconvertie en hôtel sous les Soviétiques. Située au premier étage, notre chambre est une ancienne cellule d’étudiant, offrant un petit balcon sur l’extérieur d’où nous contemplons la silhouette des dômes verts et bleus. Le somptueux minaret accolé à la médersa était voué à culminer à soixante-dix mètres, soit à être le plus haut d’Orient d’après son commanditaire Mohammed Amin Khan. Malheureusement la mort précoce de ce dernier – ou peut-être la fragilité de l’édifice – stoppa prématurément les travaux et condamna le minaret à être baptisé Kalta Minor – le minaret court.
Nous savourons les promenades nocturnes et aux aurores, dans les rues fraîches et vides en dehors de quelques balayeurs solitaires. La ville dévoile alors toute sa magie, nous émerveillant sans cesse. Revêtus de la lumineuse terre ocre ou de mosaïques multicolores, les bâtiments entremêlés révèlent leur majesté. Nous arpentons maintes fois la ville en quête de la meilleure lumière, et chaque pérégrination nous enchante malgré nos circuits redondants. La beauté de Khiva, plutôt que dans quelques monuments exceptionnels individuellement, réside dans l’harmonie et la quiétude atemporelle de l’Itchan Kala.
Boukhara
Pour faciliter l’acheminement de notre encombrante céramique ferghanaise, nous engageons un chauffeur qui nous conduit de Khiva à Boukhara à travers le désert du Kyzylkoum. Durant six heures nous sommes entourés de superbes dunes de sable ocre, parfois brusquement stoppées sur notre droite par les berges de l’Amou-Daria. Pour vous imaginer cette traversée, je vous encourage à lire le poème Steppes de l’Asie centrale de Gilbert Levardon qui fut séduit par ce même paysage quelques années auparavant.
Nous quittons ainsi les oasis de l’Amou-Daria pour rejoindre celles du Zeravchan, un de ses affluents prenant aussi sa source au Tadjikistan.
Boukhara offre probablement les plus beaux sites d’Ouzbékistan, à la fois pour leur valeur historique et leur authenticité mais également pour leur magnificence.
Il existe toujours dans la ville ancienne une multitude de maisons d’hôtes traditionnelles ornées d’incroyables murs de gantch peints de couleurs chatoyantes, représentant communément des fruits ou des fleurs. Le gantch (ou ganch) est obtenu en calcinant une roche composée de gypse et d’argile, puis en la pulvérisant et en la mélangeant à de l’eau. Historiquement utilisé comme plâtre ou comme mortier, cette sorte d’albâtre astringent et très malléable devient très dur après le séchage. Traditionnelle depuis plusieurs siècles, la sculpture sur gantch s’épanouit aux XVIIIè et XIXè siècles lorsque les mosquées, les maisons bourgeoises et même les habitations plus modestes se parent de cet art. Associée aux étoffes ancestrales ouzbèkes (identiques à celles des Ouïghours) et au mobilier de bois sculpté, elle donne vie à des chambres chaleureuses et raffinées. Tout cet artisanat traditionnel du bois, de la soie ou de la céramique est en réalité originaire de l’ethnie tadjike – et non ouzbèke. Une majorité des habitants des vieilles villes de Boukhara et Samarcande appartient d’ailleurs à cette minorité, ne parlant fréquemment pas ou peu ouzbek. La décision de retirer le russe des langues officielles lors de l’indépendance paraît ainsi hasardeux puisqu’elle est depuis plus d’un siècle la principale langue véhiculaire. Dans cette région où les conflits interethniques sont fréquents – les Centrasiatiques sont extrêmement accueillants avec les étrangers lointains comme nous mais communément racistes envers les peuples voisins – ce choix encourageant la division entre les différentes nationalités (selon la terminologie soviétique) paraît très risqué.
La plupart des bâtiments historiques de Boukhara, répartis en plusieurs ensembles disséminés sur une petite surface de la ville, devancent ceux de Khiva d’environ deux siècles. Mais bien qu’ils s’avèrent dans l’ensemble plus remarquables qu’à Khiva, la féérie de certains édifices est gâtée au voisinage de constructions plus modernes ou de rues quelquefois engorgées de taxis attendant le chaland. La ville demeure cependant probablement le site le plus impressionnant d’Ouzbékistan et conserve un charme indéniable.
Dans les recoins de la vieille ville, quatre coupoles marchandes spécialisées abritaient les marchands qui commerçaient avec les caravanes. Existaient ainsi la coupole des changeurs, celle des chapeliers et celle des bijoutiers ainsi qu’un bazar spécialisé dans les étoffes, aujourd’hui toujours bien achalandés afin de satisfaire les voyageurs en quête de souvenirs. Boukhara est d’ailleurs le meilleur site pour marchander de l’artisanat local, dont les fameux suzanis boukhariotes. Traditionnellement brodé par la fiancée pour sa dot, le suzani est une étoffe de coton, mi soie mi coton, ou de soie sur laquelle sont cousus à l’aiguille – et non au crochet comme nous l’ont invariablement montré les vendeurs – des motifs figuratifs au fil de soie. Représentant la plupart du temps l’arbre de vie, des plantes, des fleurs (tulipes, iris et œillets), des fruits (grenades) et des motifs géométriques, ces tentures sont ensuite fixées à un cadre et suspendues au mur. Des tapis entièrement brodés de soie sont confectionnés sur le modèle des suzanis, doublés d’une base de coton plus épaisse.
Dans le cœur historique la mosquée Magok-i-Atta, partiellement enterrée, est l’une des plus anciennes d’Asie centrale, faisant partie des rares à avoir survécu aux invasions mongoles des XIIIè et XIVè siècles. Construite sur les vestiges d’un temple zoroastrien, elle présente des motifs inhabituels sculptés dans la brique.
Plusieurs complexes exceptionnels forment les hauts-lieux de Boukhara. Le plus important, le Po-i-Kalon, comprend une mosquée affublée d’un ancien minaret haut de quarante-huit mètres faisant face à la madrassa Mir-i-Arab, toujours en activité. Rutilante à l’extérieur, elle apparaît plus austère de son unique hall accessible aux visiteurs, aux motifs de brique naturelle. Construit en 1127 et restauré en 1923, le minaret servait également de tour de guet et de repère pour les caravanes. Les motifs qui l’ornent sont uniquement structurés par l’agencement des briques, disposées horizontalement ou diagonalement. Pour m’autoriser à visiter la mosquée où prient toujours de nombreux fidèles, on me prête une jupe longue à l’accueil. Quatre iwans s’ouvrent sur la cour rectangulaire, un au mitan de chaque côté. Typique de l’architecture perse, un iwan est un grand porche voûté en berceau brisé, fermé de trois côtés par des murs et ouvert sur une quatrième façade rectangulaire. Ses trois murs pleins forment parfois un arc de cercle plutôt que trois pans perpendiculaires.
Les mosaïques des iwans sont somptueuses, composant des motifs géométriques ou de la calligraphie en alphabet arabe que seule une infime partie des Ouzbeks est capable de lire.
L’illustre complexe Liab-i-Haouz – « au bord du bassin » – comprend deux madrasas et un khanqah – lieu de recueil et de repos des savants et religieux – disposés autour d’un bassin cerné de quelques mûriers très anciens. Boukhara était autrefois réputée pour sa centaine de petits bassins qui apportaient à ses habitants une fraîcheur bienvenue. Bien que partiellement remplis par les eaux usées, ces bassins étaient utilisés pour la cuisine ou la toilette, engendrant d’importants problèmes d’hygiène et des épidémies. Au XXè siècle, les Russes en bouchèrent donc la majorité, destinant les quelques survivants à devenir des bassins d’agrément.
La médersa Nadir Divan-Begui, remarquable pour ses motifs d’animaux mythiques et de soleil anthropomorphe atypiques dans l’art islamique, était destinée à devenir un caravansérail. Mais lors de l’inauguration, le khan célébra ce monument à la gloire d’Allah, qui dû ainsi être transformé en madrasa.
Les caravansérails, comme les hôtels d’aujourd’hui, offraient divers niveaux de confort aux voyageurs. Alors que les moins chers promettaient seulement d’être à l’abri derrière quatre murs, les plus huppés possédaient un puits et proposaient des chambres à l’écart des animaux ainsi que de nombreux services tels que le couvert.
Sur la place Liab-i-Haouz, se trouve une statue du célèbre personnage Nasreddine Hodja. A moitié sage, à moitié simplet, Nasreddine Hodja est le héros de courtes histoires souvent bouffonnes ou absurdes mais généralement teintée d’un enseignement moral ou philosophique. Bien qu’il soit généralement considéré comme Turc, Boukhara en revendique également la paternité.
Nasreddine Hodja - La gestation de sept jours
La première femme de Nasreddine Hodja étant morte récemment, il décida de se remarier. Exactement sept jours après le mariage, sa femme donna naissance à un bébé. Hodja courut au marché, acheta du papier, des crayons, des livres et revint mettre ces objets à côté du nouveau-né. Étonnée, sa femme lui demanda :
— Mais Effendi, le bébé n’aura aucune utilisation de ces objets pour un certain temps encore ! Pourquoi cette précipitation ?
— Détrompez-vous ma chère, répondit Nasreddine. Un bébé qui arrive en sept jours au lieu de neuf mois, est sûr d’avoir besoin de ces choses d’ici à deux semaines au maximum.
Visiblement aménagés pour les touristes étrangers (plus âgés peut-être ?), les restaurants locaux servent à manger sur des tables avec chaises à l’occidentale. Fred se réjouit pour ses articulations mais cela gâche quelque peu mon plaisir : j’aime manger mon plov ou mes chachliks (brochettes) sur le traditionnel grand châlit de bois à quatre pieds, recouvert de couvertures matelassées et de coussins colorés. Transcrit phonétiquement en tcharpaïa (toptchan est aussi usité mais signifie plus généralement cadre de lit), cette plateforme surélevée pouvant accueillir plusieurs personnes est généralement disposée à l’ombre des arbres ou à l’intérieur des tchaïkhanas – maisons de thé. Au centre de la tcharpaïa est posée une petite table basse sur laquelle on dispose le thé et l’éventuelle nourriture.
Lors de notre passage durant l’été, période creuse à cause des fortes chaleurs estivales, plusieurs édifices subissent des rénovations. Fraichement repeints, les stalactites polychromes raffinés de l’iwan de la médersa Abdoullaziz Khan sont extraordinaires. L’intérieur du bâtiment, où nous visitons une ancienne cellule typique d’étudiant, est malheureusement très dégradé.
Au pied de la citadelle Ark, résidence des khans de Boukhara jusqu’à la destitution du dernier émir en 1920, s’étend la grande place du Régistan. Accueillant les marchés et autres évènements publics, elle était également le lieu des châtiments et des exécutions, auxquels le khan assistait du haut de la muraille de sa forteresse. A l’intérieur, quelques livres aux splendides enluminures sont exposés dans des pièces aux plafonds encore richement ornementés.
A proximité de la citadelle, le mausolée d’Ismail Samani (dynastie perse des Samanides) construit au début du Xè siècle est probablement le plus ancien édifice de la région de Boukhara. Enterré par une coulée de boue avant même le passage de Gengis Khan, il fut ainsi préservé de nombreux siècles puis redécouvert en 1934 par un archéologue soviétique. Ce tombeau orné de motifs complexes façonnés par la disposition des briques et combinant des symboles zoroastriens et islamiques est un chef-d’œuvre de l’art centrasiatique. Considéré comme le fondateur du premier État tadjik, Ismail Samani est redécouvert avec ses hauts faits guerriers, politiques et philanthropiques à la chute de l’URSS. Le Tadjikistan le célèbre alors en donnant son nom à sa nouvelle monnaie (le somoni) et à son plus haut sommet culminant à 7,495 mètres d’altitude (anciennement pic du Communisme).
Sur le chemin d’une maison bourgeoise du XIXè siècle aux somptueux murs de gantch sculpté et peint, nous faisons étape au cimetière juif de Boukhara. Considérée comme l’un des plus anciens groupes ethno-religieux d’Asie centrale, la communauté juive s’est probablement installée dans la région quelques siècles avant notre ère. De physionomie tadjike, ils parlent le boukharique, un dialecte tadjike de langue perse incorporant des mots arabes, ouzbeks et hébreux. Très isolés des autres communautés juives, ils ont développé leur propre branche du judaïsme, incorporant entre autres des rites d’origine zoroastrienne. Jusqu’en 1620, la ville ne possédait pas de synagogue et les juifs priaient dans la même mosquée que les musulmans. Intégrés dans le commerce florissant à l’époque de la route de la soie, les juifs boukhariotes (même si la majorité d’entre eux vivaient à Boukhara, ce terme désigne l’ensemble des juifs d’Asie centrale) sont peu à peu marginalisés et persécutés suite à l’invasion des Ouzbeks et la constitution du khanat de Boukhara au XVIè siècle. La communauté disparaît presque au XVIIIè siècle et est ravivée par un juif marocain qui les prend sous son aile et évince les traditions « païennes ». L’arrivée des Russes leur procure un peu plus de liberté et de prospérité, mais la pratique du judaïsme est ensuite interdite par l’URSS – comme toutes les religions. L’État encourage toutefois sporadiquement l’apprentissage de leur langue. La majorité des juifs restés en Asie centrale émigre à la chute de l’URSS, en premier lieu vers Israël et les États-Unis. Avant l’indépendance il y aurait eu quarante-cinq mille juifs en Asie centrale, et il n’en resterait plus que dix mille aujourd’hui.
En périphérie de Boukhara subsistent également quelques sites remarquables. Le mausolée de Bahaouddin Naqshbandi, considéré comme le lieu le plus sacré de la ville, attire toujours des foules de pèlerins. Les gens viennent en famille ou en groupes, et se recueillent pieusement ou bien prient avec ferveur. A tout âge, les femmes rivalisent de couleur par leurs tenues chatoyantes. Nous apprécions de nous attarder dans ce lieu au décor exquis mais également verdoyant et ombragé. J’observe les groupes de vieilles dames qui viennent en excursion, visiblement épuisées par la chaleur et peut-être le long parcours qu’elles viennent d’effectuer. Pour certaines prostrées, elles ne semblent même plus avoir la force de papoter. A côté, les familles se prennent en photo sous toutes les coutures, chacun rivalisant de son sourire éclatant. C’est visiblement un lieu à la mode et tous ces touristes-pèlerins animent joyeusement le site.
A quelques kilomètres, le palais d’été des émirs de Boukhara Sitori-i-Mokhi Khossa unit avec grâce les architectures centrasiatique et russe du XIXè siècle. Mélange de gantch ciselé naturel ou peint, de faïence élaborée, de lustres dorés et de plafonds chamarrés tels une église orthodoxe, le palais se révèle grandiloquent. Notre tournée autour de la ville s’achève à la nécropole de Tchor Bakr, qui doit son nom à quatre frères inhumés à cet endroit au Xè siècle, soit six siècles avant l’édification de ce complexe religieux. Nous sommes vendredi et des centaines de fidèles prient sur le parvis de la mosquée édifiée à l’entrée de la nécropole. Nous musardons donc discrètement dans les allées afin de ne pas les déranger. Les portes des mausolées cachent de petites cours qui se succèdent en enfilade, souvent abandonnées aux herbes folles. La plupart des sépultures sont désormais anonymes, les noms s’étant effacés avec le temps.
Nous visite de Boukhara s’achève ici, et nous nous dirigeons ensuite vers la ville la plus connue d’Ouzbékistan, Samarcande.
Bravo, les amis : vous êtes prolixes, mais sans excès. je garde tout ceci précieusement car j’aurai peut-être à écrire d’ici qques mois le guide Michelin de l’Ouzbékistan…
Bonsoir
rené
LEVARDON J & G
Merci encore pour vos textes et vos photos si riches qui nous font revivre notre
voyage. .
Merci aussi pour le petit clin d’œil au poème de Gilbert.
Amitiés
Bonjour
J’ai cherché ce poème sur Internet mais je n’ai pu le trouver. J’aimerai le lire si c’était possible.
Cordialement
colettegonod@free.fr
Des photos magnifiques, comme d’hab! xxx