Ma volonté initiale d’écrire un unique article sur chaque pays d’Asie centrale s’est soldée par un échec cuisant : les souvenirs affluant, je me suis retrouvée avec de deux à quatre articles sur chacun. Cette première stratégie justifiait une progression non chronologique qui n’a désormais plus aucun sens, mais il est trop tard pour faire machine arrière.
Nous revoilà ainsi au tout début de notre séjour centrasiatique, à la suite de notre périple jusqu’à la mer d’Aral kazakhe et notre traversée du Ferghana kirghize en compagnie de René et Djouma.
Cette première incursion au Tadjikistan dans sa saillie septentrionale se révèle très intense malgré sa courte durée. Nous traversons la frontière depuis le Kirghizstan en fin d’après-midi et changeons quelques soms kirghizes en somonis tadjiks dans la rue, les banques étant fermées. Convaincus que nous avons fait là une bien mauvaise affaire, nous sommes agréablement surpris de constater le lendemain que nous avons obtenu ainsi un meilleur taux que celui affiché sur les devantures des établissements.
Après quelques tergiversations, nous décidons de passer la nuit à Konibodom, ville carrefour à la croisée de l’Ouzbékistan, du Kirghizstan et du Tadjikistan. Nous y dénichons un superbe hôtel pour routiers au tarif imbattable : René et Djouma paient chacun un euro et cinquante centimes tandis que notre chambre de luxe nous coûte le prix exorbitant de cinq euros pour deux. La tenancière est tout à fait enchantée de nous recevoir et me raconte avec fierté qu’elle a déjà accueilli des étrangers : deux motards italiens y passèrent la nuit cinq ans plus tôt. Une vaste pièce comprenant un bidet dans un coin, une vasque et un flexible de douche sans paroi ni rideau au milieu du mur opposé, fait office de salle de bain pour l’ensemble des résidents. Craignant une éventuelle pénurie d’eau chaude ou une queue démesurée, je me poste à l’entrée de la pièce en attendant que le chauffeur qui effectue une lessive termine sa besogne. La propriétaire semble soudainement paniquée à l’idée que j’attende quelques minutes, et se met à trépigner dans l’espoir qu’il se dépêche. Malgré mes explications et tentatives d’apaisement, elle reste à mes côtés à faire le pied de grue en regardant le routier s’affairer, indifférent à son agitation. A la sortie de ce dernier, elle se précipite dans la pièce pour rincer la douche et rendre l’ensemble un peu plus accueillant. Rarement je n’aurai reçu un tel accueil personnalisé et privilégié dans ma vie !
Le lendemain matin, la dame nous indique un long couloir à suivre pour prendre notre petit-déjeuner : nous surgissons alors dans la cantine de la polyclinique qui occupe l’extrémité du bâtiment. Attablés avec les patients et les infirmiers, nous commandons nos habituels thé vert et kacha (bouillie le plus souvent de blé, mais parfois de riz – proche du riz au lait – ou d’avoine – proche du porridge anglais). Nous sommes évidemment observés du coin de l’œil par les habitués, intrigués par notre présence.
Khodjent
Nous rejoignons ensuite Khodjent, dernier poste de défense contre les « barbares » scythes, fondé par Alexandre le Grand sous le nom d’Alexandria Eschate lors de sa conquête de l’Asie centrale. La nature entre Konibodom et Khodjent est typique du Ferghana avec ses champs de blés, ses vergers et ses rizières. Sur les bas-côtés de la route, des vendeurs exposent des étals débordant de fraises, pastèques, abricots, cerises, framboises et melons. Notre itinéraire longe le vaste réservoir de Kaïrakkoum aux eaux émeraudes, flanqué sur son rivage occidental de bases nautiques et de sanatoriums réputés.
La ville de Khodjent conserve aujourd’hui quelques vestiges de l’ancienne citadelle dont certaines portions de murailles en terre cuite datent du Xè siècle, des mosquées, une grande statue de Lénine – que nous avons malheureusement manquée – et un magnifique palais soviétique en banlieue. C’est la deuxième ville du pays après la capitale Douchanbé et sa région demeure la plus riche du pays.
A la chute de l’URSS, la République proclame sa souveraineté et des affrontements entre différents groupes politiques débutent. Une violente guerre civile oppose de 1992 à 1997 les post-communistes à une alliance de démocrates et d’islamistes et divers groupes plus localisés. Pendant ce terrible conflit, les anciennes rancœurs resurgissent et les ethnies qui cohabitaient pacifiquement – notamment Russes et Tadjiks – depuis des décennies s’entretuent avec une violence inouïe, faisant cinquante mille morts. La Fin de l’homme rouge de Svetlana Aleksievitch décrit cruellement l’abomination qui eut lieu dans les anciennes républiques soviétiques à la fin de l’URSS.
Déjà république de l’URSS la plus faible économiquement, le Tadjikistan demeure dépendant des aides internationales et l’un des pays les plus pauvres du monde malgré un redressement notable de son économie depuis la fin de la guerre civile. Le pays dépend aujourd’hui pour une grande partie des envois d’argent de ses émigrés (27% du PIB en 2016 après plus de 40% en 2013, pour la plupart de Russie où ils font souvent face à un important racisme, voire à des persécutions) mais possède néanmoins un gigantesque potentiel hydroélectrique encore largement sous-utilisé, qui génère l’intérêt d’industriels et d’investisseurs russes, chinois et iraniens.
D’après René, nous logeons vraisemblablement dans un repaire mafieux, immense complexe édifié à la périphérie de la ville, aux suites vieillottes affublées d’un petit salon de réception lugubre et saugrenu, et où nous ne croisons âme qui vive en dehors du réceptionniste.
Le palais culturel Arbob – ancienne ferme collective soviétique construite en 1950 sur le modèle des jardins d’hiver de Péterhof à Saint Pétersbourg – vient d’être somptueusement repeint. Les plafonds sont ornés de peintures délicates et très colorées typiques de l’art tadjik. Je m’amuse à déceler au milieu des motifs traditionnels les emblèmes soviétiques – dont bien entendu en premier lieu la faucille et le marteau –, héritages de soixante-dix ans de l’histoire de ce pays. Le palais sert désormais aux réceptions officielles, et une de ses ailes abrite un musée que l’on peut demander à visiter. Stimulé par les souvenirs soviétiques et les portraits de notables locaux d’époque qui ornent les murs, Fred s’imagine en Brejnev et s’installe fièrement au bureau du téléphone rouge.
Arborant un autre artisanat tadjik, la maison de thé attenante est composée d’une galerie surélevée jalonnée de piliers de bois finement sculptés de motifs floraux géométriques.
Dans le centre-ville de Khodjent, à l’entrée de la citadelle en grande partie reconstruite, le musée historique régional présente les coutumes locales et expose dans le sous-sol d’immenses fresques de marbre d’assez mauvais goût représentant Alexandre le Grand : il est toujours très populaire en Asie centrale !
L’imposant monument aux morts de la seconde guerre mondiale trône à l’entrée de l’esplanade qui mène au bazar. Il scande un message cher aux anciennes Républiques socialistes soviétiques : « Souvenez-vous ! A travers les années, à travers les siècles, souvenez-vous ! De ceux qui ne reviendront jamais, souvenez-vous. Ne pleurez pas ! Retenez dans votre gorge vos gémissements, vos gémissements amers. En mémoire des morts, soyez dignes ! ».
Juste derrière le monument, la place du marché est flanquée à l’est du grand bazar couvert de la ville, et à l’ouest d’un mausolée et d’une mosquée dont les dômes font office de perchoirs aux pigeons.
Istaravchan
En route de bon matin pour Istaravchan – ville parmi les plus anciennes du monde avec plus de deux mille cinq cents ans d’histoire –, nous découvrons pour la première fois une astucieuse spécialité tadjike : des voitures et policiers de taille réelle en carton plantés sur le bas-côté, effrayant de loin les conducteurs et les incitant ainsi à respecter les limitations de vitesse.
Le vieux guide papier de René nous indique quelques hôtels en ville que nous cherchons scrupuleusement d’après les instructions : tous semblent s’être évanouis dans la nature. Nous finissons par remarquer un hôtel flambant neuf sur l’artère principale, exhibant une façade de verre rutilante. Fred et René reviennent bredouille de leur enquête, l’hôtel à l’allure si moderne ne possédant pas de douche… L’Asie centrale conservera toujours une part de mystère ! Nous reprenons notre recherche en effectuant des arrêts réguliers pour demander à des locaux s’ils connaissent l’un des hôtels indiqués, sans grand succès. Nous faisons halte à un centre de lavage automobile (très fréquent en Asie centrale) pour une énième demande à un monsieur dont la belle Mercedes est l’objet de tous les soins. Le nom de l’un des propriétaires signalés sur le guide lui est connu. Ce propriétaire semble être un notable de la ville et Fazliddin, notre interlocuteur nous accompagne généreusement jusqu’à « l’hôtel ». Ce court trajet nous permet d’admirer une sélection de pancartes géantes à la gloire du président bien-aimé Emomalii Rahmon : Rahmon au milieu des coquelicots, Rahmon dans la montagne, Rahmon entouré de petits enfants, Rahmon dans un champ de blé, Rahmon à cheval, Rahmon parmi les tulipes… Le Tadjikistan est le seul pays de notre périple où nous observons un tel culte de la personnalité. Les échos que nous aurons plus tard du Président ne sont pourtant pas glorieux : il a déjà verrouillé toute sa succession politique au profit de sa famille et laisse la corruption gangrener le pays, empêchant toute amélioration économique de bénéficier à la majorité de la population.
Nous parvenons au portail d’un parc fleuri gardé par des miliciens, d’où sortent quelques classes d’écoliers en uniforme. Fazliddin disparaît quelque temps négocier notre hébergement dans une ancienne maison de repos de fonctionnaire soviétiques, située de l’autre côté de charmants jardins de roses et de bassins peuplés de grosses carpes koï. Juste derrière notre bâtisse, dans le même parc, se situe la pompeuse nouvelle maison du maire d’Istaravchan.
Les chambres semblent inchangées depuis les années 1970, mais elles s’adressaient alors vraisemblablement à un public privilégié avec leur salle de bain, cuisine et salon / salle à manger intégrés. Typiquement désuète, celle qu’on nous attribue nous donne l’impression de voyager dans le temps et nous séduit.
Fazliddin nous adopte pour de bon et consacre sa journée à nous faire découvrir sa région. Nous commençons par visiter l’ébénisterie familiale, où nous sommes subjugués par la virtuosité des réalisations. Nous rêvons devant les portes, coffres ou panneaux de bois sculptés à la main que l’on aimerait ramener à la maison – nous sommes moins convaincus devant l’incontournable portrait du Président, même s’il présente un intérêt indéniable pour l’art kitsch ! Nous acquérons un superbe jeu de backgammon en chêne importé de Russie, plus facile à transporter qu’une double porte. Le platane et le noyer, plus abordables que les bois importés, sont parmi les bois les plus employés localement.
Le grand bazar de la ville se situe à quelques pâtés de maisons de leur atelier. Dans le grand hall, les gens nous repèrent instantanément : nombre de vendeurs essaient d’attirer notre attention pour que l’on vienne discuter avec eux ou les prendre en photo ; un vendeur de miel prend noblement la pose, ravi d’être ainsi immortalisé ! On nous demande de tous côtés d’où nous venons. Le même sort échoue à Djouma, dont la physionomie kirghize est très différente de celle des Tadjiks : il a les yeux beaucoup plus bridés et s’amuse à se faire passer pour un Mexicain. Les Tadjiks sont enchantés d’avoir rencontré quelqu’un d’aussi exotique et Djouma exulte de sa bonne blague… Les Tadjiks présentent des physionomies très variées mais pas typiquement asiatiques comme les habitants des trois autres anciennes Républiques soviétiques que nous visitons. Les Tadjiks, d’origine perse et non turque, peuvent être bruns ou blonds, aux yeux marron, bleus ou verts, avoir un teint plus ou moins hâlé, être de toutes tailles… Ainsi certains pourraient passer pour Français, d’autres pour Espagnols, Marocains ou Algériens voire Indiens. Même à l’intérieur d’une famille, les physionomies peuvent grandement varier.
La ville est dominée par une colline dénudée au sommet de laquelle siège la citadelle dont les murs datent pour la plupart du XVIIè ou XVIIIè siècles. Nous y accédons en voiture et il est possible d’en faire le tour à pied, mais elle fait désormais office de base militaire. Lors de notre passage, les soldats déjeunent d’un plov à l’ombre de ses hauts murs.
L’ancienne mosquée de la ville offre encore d’incroyables plafonds peints et piliers ou frontons de bois richement sculptés. Une des portes a été confectionnée par le grand-père de Fazliddin. Nous passons ensuite chez un céramiste traditionnel, primé à de nombreuses reprises, spécialisé dans les sifflets traditionnels en forme d’animal paraissant mythologique mais apparemment inspiré de lions ou de chevaux. Ces sifflets en terre cuite peinte sont appelés sifflets tubulaires et émettent un son souvent strident. Nous découvrons sous l’auvent du céramiste une incroyable tradition centrasiatique. Au plafond sont accrochées une multitude de cages recouvertes d’un tissu, chacune abritant un oiseau seriné. Lorsque l’étoffe est ôtée, l’oiseau se met à gazouiller et les heureux propriétaires profitent ainsi d’une véritable chorale chaque matin. Nous en rencontrons à plusieurs reprises en Asie centrale, mais cette collection est la plus fameuse que nous ayons pu admirer. Le sort de ces oiseaux prisonniers de ces minuscules espaces ne nous semble cependant pas enviable.
A proximité, les mausolées aux façades de stuc et de mosaïque de Sary Mazar, ombragés par trois imposants platanes vieux de huit cents ans, sont flanqués d’une mosquée flambant neuve édifiée grâce aux deniers des croyants locaux.
Fazliddin semble alors considérer que nous avons vu assez de vieilleries et nous mène en dehors de la ville. Le spectacle que nous découvrons dépasse toutes nos attentes : un buste géant d’un Lénine visiblement bien décidé trône au sommet d’un escalier magistral. Il paraît que les jeunes mariés le gravissent à pied pour leur porter bonheur ! En haut nous nous retrouvons sur la digue longue de huit cents mètres du réservoir d’eau Kattasaï. En 2010, le barrage avait été choisi pour cible par des extrémistes religieux. Haut de soixante mètres de hauteur et contenant cinquante-cinq millions de mètres cube d’eau, le barrage aurait ravagé Istaravchan et généré des dégâts jusqu’en Ouzbékistan en se rompant. Heureusement, l’apprenti terroriste a été contrôlé par des policiers qui ont découvert les explosifs dans sa voiture. Ses acolytes qui devaient faire diversion en posant une bombe au marché d’Istaravchan ne firent pas mieux en se faisant repérer et mettre en fuite par un vendeur.
En redescendant de la digue, nous traversons le sanatorium soviétique « Oura-Tioube », du nom d’Istaravchan jusqu’en 2000. Bien que toujours en fonctionnement, le lieu semble avoir été rendu à la nature avec ses vieilles isbas tapies au milieu des herbes sauvages et des anciens massifs de fleurs débridés. Le lieu semble idyllique pour une retraite au calme et me rappelle le « Domaine des Dieux » d’Astérix et Obélix lorsque la nature reprend ses droits à la fin de leur aventure. En longeant la route vétuste, nous apprécions d’observer les vieilles voitures soviétiques bourrées à craquer de passagers ; le divertissement est réciproque et ces derniers nous adressent de larges sourires et de grands signes de la main.
Fazzlidin a réservé une table pour notre troupe et deux de ses amis dans une attrayante tchaïkhana dont les tables traditionnelles sont dispersées parmi les arbres. Nous sommes en période de ramadan et attendons vingt heures pour démarrer le festin. La table est couverte de fruits et légumes frais et d’un immense plat de plov ; le dîner est succulent et les amis de Fazliddin tout aussi charmants que lui. Une seule chose me chagrine : parmi toutes les tables de la tchaïkhana, je suis la seule femme. Au Tadjikistan (et souvent en Asie centrale), les femmes ne vont pas au café. J’avais demandé à Fazliddin si sa femme nous rejoindrait pour le diner et je n’avais alors pas compris l’explication de son absence (mon russe demeure très lacunaire). Je suis toujours surprise de remarquer qu’aucun homme n’est dérangé par ma présence, et qu’en même temps cela leur semble normal que leur femme ne puisse pas aller au café et reste à la maison pendant qu’ils se voient entre amis. De même parmi les autres clients, personne ne semble le moins du monde indisposé de me voir. Et les hommes discutent et se comportent avec moi exactement de la même manière qu’avec Fred – et même plus naturellement puisque nous partageons la langue russe.
Alisher, l’un des deux amis de Fazliddin, parle un peu anglais, ce qui permet à Fred de participer à la discussion sans passer par mes services de traduction rudimentaires. Nous discutons du Tadjikistan et de la France, où Fazliddin et Alisher sont déjà allés en vacances. Nous projetons évidemment d’offrir le dîner à Fazliddin pour le remercier de cette magnifique journée, mais ce vœu pieux compte sans la traditionnelle générosité centrasiatique qui interdit à tout hôte de laisser ses invités payer quoi que ce soit. Fazliddin règle donc le festin avant qu’on ait pu réagir et nous explique que cela ne pouvait de toute manière pas être autrement.
Alisher nous propose d’aller visiter sa minoterie le lendemain. Nous acceptons évidemment avec empressement et sommes fascinés par les complexes tableaux de bord de l’usine et les tuyaux inextricables qui séparent les différents types de céréales et de farine. L’agriculture s’étant effondrée au Tadjikistan depuis la chute de l’URSS, la majeure partie du blé est importée du Kazakhstan (le pays dépend à 90% du blé kazakh pour ses importations).
Nous repassons au marché récupérer les couteaux à manche en corne que nous avons commandé la veille à un coutelier : Istaravchan est réputée depuis plusieurs siècles pour cet artisanat. Le marché est divisé par spécialité et les huit stands de forgerons sont accolés, proposant des produits assez similaires mais personnalisables.
Après nous avoir si généreusement accompagnés pendant vingt-quatre heures et fait partager sa culture si ouverte et hospitalière, Fazliddin nous quitte pour rejoindre son atelier. Avant de reprendre la route, nous déambulons dans les ruelles de la vieille ville. Presqu’aussitôt, nous sommes adoptés par un groupe d’écoliers dont l’un parle un peu anglais. Ils nous mènent à travers le dédale des venelles ceinturées de hauts murs de terre cuite, vers une ancienne mosquée dont ils vont chiner les clefs à un vieux gardien. Ils nous guident ensuite jusqu’à la madrassa Abdulatif (descendant de Tamerlan), ancienne mosquée également dénommée Kok Gumbaz – le dôme bleu. Dans la madrassa, les jeunes garçons nous montrent leur chemin pour accéder au toit intermédiaire, à partir d’un recoin sombre et bien dissimulé d’où débute un escalier en colimaçon délabré.
Nous croisons sur le retour un autre groupe d’écoliers – mixte cette fois – promenant chacun une magnifique rose. L’un des élèves nous offre la sienne, et dans les quelques secondes suivantes, nous nous trouvons submergés de roses !
Nous retrouvons Djouma et René à la voiture et repartons vers le Kirghizstan poursuivre nos aventures. Mais nous reviendrons deux mois plus tard au Tadjikistan pour visiter le Pamir à l’issue de notre périple ouzbèk.
Comme je l’expliquais au début de l’article, cette escapade au Tadjikistan s’est en fait déroulée au début de notre séjour centrasiatique. Ces rencontres avec Fazliddin et les écoliers sont les premières réellement inopinées – et peut-être les plus riches même en considérant la suite du voyage – et nous quittons Istaravchan profondément séduits par l’hospitalité et l’ouverture d’esprit des Tadjiks. C’est d’ailleurs le seul endroit dont nous avons gardé des contacts, avec lesquels nous pourrions conserver une relation d’amitié.
Album Photos
Laure, on voudrait vivre de tels “échecs cuisants ” exprimés avec rigueur sensible !
Voyant la date 4 juillet sous la photo du buste-profil de Lénine en haut d’un escalier gigantesque, plusieurs triomphes me m’apparaissent ; le plus récent : Obama, en visite jamaiicaine, demande au sprinter Lightning Bolt de lui apprendre le salut ‘tir à l’arc’ en avril 2005.
Merci à vous de faire voyager notre imaginaire. Bonne continuation pour Tout !
Marylène