- Le Ferghana tadjik
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Le Pamir
1. De Douchanbé à Boulounkoul -
Le Pamir
2. De Karakoul à la vallée du Wakhan
En rejoignant depuis Boulounkoul la célèbre route Transpamirienne – deuxième plus haute route du monde après celle du Karakoram –, nous apercevons deux petits lacs salés qui nous rappellent que ces terres étaient submergées avant que la tumultueuse tectonique des plaques de la région ne crée les chaînes de Kunlun, du Pamir, du Karakoram et d’Himalaya.
Le lac Sarez
La route longe un canyon tortueux tandis qu’une statue de panthère des neiges soviétiquement kitsch (même si elle est probablement bien plus récente) nous accueille dans la province de Mourghab. Nous prévoyons de passer la nuit dans la vallée de Pshart afin de randonner le lendemain jusqu’à la vallée de Madiyan, par le col de Pereval Pshart. La rivière qui s’écoule dans la vallée de Madiyan prend sa source en Afghanistan et se nomme successivement Aksou, Mourghab puis Bartang.
A une centaine de kilomètres en aval de la ville de Mourghab, le séisme de 1911 provoqua un glissement de terrain de deux kilomètres cubes de pierre qui obstrua le lit de la rivière. Long de cinq kilomètres et large de trois, ce barrage devint le plus élevé du monde (567 mètres) et engendra le lac Sarez. Il est dénommé barrage Usoi d’après le village éponyme qui fut enseveli sous l’éboulement : l’ensemble des glissements de terrains dus à ce séisme aurait tué de quatre-vingt-dix à trois cent deux personnes.
L’eau ne s’écoulant pas par-dessus le barrage mais à travers les pierres, le barrage souffre peu d’érosion. Cette digue naturelle génère de grandes inquiétudes quant à son éventuelle rupture lors d’un prochain séisme ou par liquéfaction du sol, phénomène géologique qui entraîne l’effondrement des sols gorgés d’eau. La vallée encaissée et sporadiquement habitée de la rivière Mourghab – devenue Bartang (Passage étroit) en aval, d’où nous avons grimpé jusqu’au hameau de Geisev au début de notre séjour pamiri – débouche sur celle du Piandj. D’après certaines études, dans le cas d’un relâchement complet des dix-sept kilomètres cubes d’eau que contient le lac, les crues soudaines qui se propageraient dans le Piandj puis l’Amou-Daria jusqu’à la mer d’Aral menaceraient cinq millions de personnes au Tadjikistan, en Afghanistan, en Ouzbékistan et au Turkménistan.
Un nouveau glissement de terrain qui ferait subitement déborder le lac représente un risque plus probable que la rupture complète du barrage. D’après l’ONU, bien que plusieurs études aient conclu à la stabilité du barrage, l’évaluation des risques demeure insatisfaisante. L’organisation recommande que des recherches sérieuses soient à nouveau entreprises afin de limiter au maximum les risques pour la population. Tandis que certains tentent de relativiser ce discours alarmiste, d’autres considèrent que le risque d’un effondrement important du barrage est sous-estimé et insuffisamment étudié.
Mourghab
Nous faisons étape à Mourghab, ville de six mille cinq cents habitants, afin de prendre une douche bien méritée. Cette halte nous permet de dénicher le guide de notre prochaine excursion et de découvrir le marché du village, ribambelle de conteneurs dans lesquels les commerçants ont installé leur petite boutique. Nous recherchons vainement du fromage pour notre pique-nique du lendemain : la ville n’étant plus fournie en électricité, personne ne possède de réfrigérateur et aucun produit frais n’est à vendre.
Nous déjeunons dans le restaurant de l’unique hôtel de la ville ; Fred regarde à travers la fenêtre et s’esclaffe : un mouton est en train de se faire égorger dans la cour poussiéreuse. Une petite échoppe tenue par une vieille dame occupe le fond de la salle à manger. Nous remarquons dans la devanture une boite de « Vache qui rit » : nous nous empressons de l’acquérir pour transformer notre casse-croûte du lendemain en festin. Je suis encore émue de cette trouvaille qui nous réjouit tant.
La vallée de Pshart
En fin d’après-midi, notre guide, Zhora, Fred et moi quittons la bourgade pour la vallée de Pshart. En dehors de la ville de Mourghab, la plupart des habitants du Pamir oriental sont kirghiz. Nous logeons ainsi dans la yourte d’une famille kirghize dont les troupeaux paissent dans cette vallée depuis plusieurs générations. La yourte voisine est occupée par le frère de notre hôte, et leur grand-père est enterré à quelques encablures du campement. D’environ notre âge, le maître des lieux est professeur de mathématiques durant l’année scolaire puis monte tous les étés avec sa famille et ses troupeaux de yacks et de moutons dans ce djaïloo.
Déjà séduite par les yacks depuis la Kirghizie, je suis définitivement charmée à la vue des galopades des petits. Loin d’être patauds comme on pourrait le penser, les yacks juvéniles se révèlent très agiles sur les rochers et gambadent dans les prairies comme de jeunes chiens.
Cernée de montagnes ocre ou vertes et de sommets enneigés, la vallée est féérique. Une splendide Jigouli rouge est garée au pied d’un tas de broussailles qui compléteront les bouses séchées, principal combustible dans les djaïloos. Ramenés au bercail pour la traite et afin de les protéger des prédateurs nocturnes (panthères des neiges et loups), les yacks nous captivent une fois de plus par leur ronflement puissant.
Notre hôte dîne avec nous dans la yourte tandis que sa femme et ses enfants sont déjà dans la maisonnette où ils passeront la nuit. L’été passé, il a voyagé en France : le rythme effréné des Français l’a sidéré, une telle vie pressée lui paraissant sans intérêt. C’est d’ailleurs une incompréhension générale à laquelle nous faisons face en Asie centrale : pour quelle raison n’aurions-nous pas le temps de nous arrêter boire un thé ? Il est vrai que soumise à cette question, nos excuses paraissent souvent bien futiles ou juste témoigner de notre incapacité à prendre notre temps. J’ai le sentiment que notamment à travers l’école et les médias, ma génération a été éduquée pour tout optimiser et en vouloir toujours plus et plus vite : des réussites professionnelles, des voyages, des biens matériels, de l’argent, etc. Cela pouvait sembler naturel pour les générations précédentes dont le spectre de la guerre justifiait de se lancer ainsi dans la (re)construction et l’amas de richesse. Mais après quelques années de travail à suivre ce mode de vie sans le questionner, nombreuses sont les personnes de mon âge à se rendre compte qu’on ne construit rien ainsi, ni un sens pour sa propre vie ni pour celle de la société. Au contraire ce modèle ressemble à une fuite en avant durant laquelle on oublie de se demander ce que l’on désire réellement, et qui à grande échelle conduit de plus à l’uniformisation du monde et à la dévastation de notre planète. Ce grand voyage était ainsi pour moi l’occasion de m’évader, voire de tenter de m’affranchir de ce modèle et d’enfin prendre mon temps pour m’imprégner du monde qui m’entoure. Grâce à sa population, cette région a sans le moindre doute été la meilleure de notre périple pour savourer l’instant présent. Néanmoins, notre habitude d’une vie trépidante fait que même dans cet environnement paisible, nous semblons courir derrière des chimères pour les autochtones. Peut-être ont-ils raison, et il me faudra alors d’autres voyages au long cours pour parfaire mon éducation.
Notre hôte kirghize commence à discuter cinéma avec le guide. Fred et moi sommes éberlués de leur connaissance des classiques français, en particulier des films de Louis de Funès. Notre guide se désopile en nous racontant ses passages préférés de la soupe aux choux et semble posséder une culture exhaustive des gendarmes de Saint-Tropez ! Nous passons une soirée extrêmement gaie au coin du poêle, à discuter des acteurs comiques français des années 1970 et 1980.
Dès potron-minet nos hôtes cuisent des pains traditionnels collés sur les parois intérieures d’une grande cuve en inox qu’ils tournent au-dessus d’un feu. Ils nous en offrent un pour notre pique-nique, qui est probablement le plus succulent que nous ayons mangé au cours de notre voyage.
L’ascension dans les pierres se révèle très laborieuse et nous mettons plus de cinq heures éreintantes à atteindre le col. Le djaïloo résidant à 4100 mètres d’altitude, nous avons gravi un dénivelé de sept cents mètres pour aboutir au passage culminant à 4800 mètres. Malgré la fatigue et l’essoufflement, nous ne ressentons pas de mal des montagnes ; peut-être nos corps se souviennent-ils encore de nos escalades équatoriennes dix mois auparavant. Au niveau du col, nous observons quelques traces relativement fraîches d’ibex et de panthère des neiges, ainsi qu’un drapeau normand. Sur les deux flancs, les vallées sont spectaculaires mais très différentes. Nous nous réjouissons que le calvaire de la montée soit terminé, sans nous douter que la descente nécessitera encore quatre heures de supplice. A l’issue de cette épreuve diabolique de neuf heures, j’ai le visage écarlate et je crains d’avoir attrapé une insolation mais une bonne nuit me requinquera.
Vers Karakoul
En cheminant vers Karakoul, ville la plus septentrionale du Pamir, nous dévions afin d’explorer la vallée de Rangkoul. Entourés de végétation, quelques lacs salés forment un paysage apaisant. A l’extrémité du vallon, au-delà du village et de la frontière, nous apercevons les hautes cimes chinoises dominées par le Kongur qui culmine à 7649 mètres. Une borne indique toujours que nous approchons la frontière de l’URSS.
Aux alentours du col Akbaital s’élevant à 4655 mètres, le paysage devient somptueux. Les montagnes dénudées se strient et se teintent de brun, de rouge ou d’ocre. Le temps devient menaçant et les nuages gris laissent échapper quelques flocons. La route serpente entre les collines à la végétation rase et clairsemée, en s’élevant progressivement. Nous remarquons sur les bas-côtés quelques casemates tsaristes délabrées, bâties à la fin du XIXè siècle afin de surveiller les agissements des perfides Britanniques.
En retrait du rivage du lac Karakoul, quelques cimes enneigées se fondent dans les nues. A une centaine de kilomètres face à nous, vers le couchant et invisible, se trouve le plus haut sommet du Tadjikistan et de l’ancienne Union soviétique, le Pic Ismaïl Samani – anciennement pic Staline et pic du Communisme –, qui se dresse à 7465 mètres. Sur ce lac juché à 3900 mètres d’altitude et gelé huit mois par an, sont organisées en été depuis 2014 des compétitions de kite surf. L’extrême salinité du lac et de ses berges restreint drastiquement les organismes capables d’y survivre. Le village est déserté ; une grosse garnison militaire y opérait, faisant vivre la ville du temps de l’URSS. Le camp militaire étant désormais réduit à son strict minimum, la ville ne subsiste que grâce aux touristes de passage, pour lesquels deux ou trois maisons d’hôtes suffisent.
La plupart des autres bourlingueurs voyagent à vélo ou à moto. Nous sommes impressionnés par leur courage d’affronter de tels dénivelés – de surcroit à haute altitude – et ces routes en mauvais état, à la surface souvent semblable à de la tôle ondulée. Pour certains, le Pamir ne représente qu’une étape d’un voyage d’Europe vers l’Asie tandis que d’autres se sont lancés des défis sportifs pour leurs deux semaines de vacances. Il faut d’ailleurs noter que parmi tous ces aventuriers, peu parviennent à échapper aux ennuis gastriques lors de leur traversée du Tadjikistan.
Alors que la majorité des touristes suit la Transpamirienne de Khorog à Och au Kirghizstan et poursuit ainsi le trajet vers la frontière, nous rebroussons chemin sur la M41, route de plus de deux mille kilomètres reliant Karabalta près de Bichkek (capitale du Kirghizstan) à Mazâr-e Charîf en Afghanistan. Très empruntée par les routiers chinois qui approvisionnent le Tadjikistan, la portion pamirie de la route est très abîmée par les fréquents doubles semi-remorques qui l’empruntent.
De Mourghab à Alichur
A la sortie de Mourghab, nous faisons halte à l’habituelle guitoune postée pour le contrôle des papiers. Les policiers nous demandent si nous pouvons convoyer l’un des leurs jusqu’à Alichur, notre terminus de la journée ; il est évidemment délicat de refuser ce genre de demande. Nous poursuivons ainsi notre route en sa compagnie, notre chauffeur ne semblant pas mécontent d’avoir un nouveau compagnon de bavardage.
Nous effectuons un détour pour examiner les peintures rupestres néolithiques de Shakhty, dissimulées dans un renfoncement de la montagne semblable à tant d’autres. Situé à 4200 mètres d’altitude – c’est le site de peintures rupestres le plus haut connu – il représente entre autres un ours, des taureaux, des sangliers, des autruches (dont un chasseur déguisé en autruche) et des flèches. Un autre crochet par le petit village de Bash-Gumbaz nous permet de contempler une ancienne tombe chinoise édifiée en léger surplomb de la rivière Gunt, dans une vallée fort appréciée des grosses marmottes rousses (probablement des marmottes à longue queue). Notre chauffeur stationne peu avant notre destination au bord de l’étang Ak-Balyk (Poisson blanc) issu d’une source sacrée. Son eau bleu turquoise est diaphane et ses poissons sont paraît-il protégés. Je ne peux cependant m’empêcher de douter de cette information, une cantine servant du poisson frais juste à côté…
Nous atteignons enfin Alichur où une excitante animation nous attend : une promenade à dos de yack. Bien que peu pressés d’avancer, les yacks se révèlent plutôt pacifiques. Zhora est également enchanté d’en monter un et nous demande de lui envoyer la photo pour fanfaronner en famille.
La vallée de Wakhan
En quittant Alichur, nous bifurquons de la M41 vers la vallée de Wakhan qui longe le corridor éponyme, zone tampon d’Afghanistan créée à la fin du XIXè siècle pendant le Grand Jeu afin de séparer l’Empire russe de l’Empire des Indes britanniques. Cette région très difficilement accessible est l’une des plus pauvres d’Afghanistan. Juste après le col de Kargoush à 4344 mètres, nous faisons halte pour grimper une petite montagne d’où nous avons une vue époustouflante à 360°. Les crêtes de l’Hindou Kouch (Tueur des Hindous) s’enfoncent dans la chape de nuages qui couvre la région. Cette chaîne de haute montagne située principalement en Afghanistan culmine au nord du Pakistan à 7708 mètres.
Nous choisissons mal notre itinéraire d’ascension qui s’avère assez pénible, notamment la traversée d’un éboulis à l’équilibre précaire. La descente le long de la cuvette creusée par le petit torrent à sec se révèle bien plus aisée. Nous rejoignons ensuite en voiture les berges de la rivière Pamir (frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan) qui devient en aval le Piandj en s’unissant au Wakhan-Daria, axe principal du corridor de Wakhan. Nous aurons suivi près de sept cents kilomètres de frontière tadjiko-afghane au cours de ce périple.
Le paysage, devenu couleur sable, est totalement désertique en dehors de la cahute des militaires qui contrôlent le passage dans la vallée de Wakhan, et de quelques chameaux de Bactriane qui broutent au creux d’un méandre du large torrent côté afghan. Aux abords de Langar, village proche de la confluence du Piandj et du Wakhan-Daria, nous retrouvons des paysages verdoyants pour la première fois depuis dix jours. Les berges luxuriantes tranchent vivement avec les montagnes désertiques qui les entourent. A cette altitude plus modérée (désormais inférieure à 3000 mètres), les températures s’adoucissent et les cultures en étages sont abondamment irriguées, permettant d’y planter des vergers et potagers bien achalandés. La vallée de Wakhan tadjike est bien plus riche que le Pamir oriental, la vie y est plus douce et les maisons ont accès à l’eau courante et à l’électricité. A cette époque de l’année, les paysans ramassent les foins qu’ils disposent à sécher sur les toits des maisons. Les petits ânes titubent sous le poids de leur cargaison d’herbe encore fraîche, transportant chacun jusqu’à cent kilogrammes en terrain plat.
Nous partons le lendemain à l’aube avec un guide et un âne vers les hautes prairies en contrebas du pic Engels, voisin du pic Karl Marx. La pente est abrupte et notre pauvre âne avance péniblement, chargé de notre tente et de nos deux sacs de randonnée. Nous longeons sur plusieurs kilomètres un ingénieux canal d’irrigation creusé dans la montagne, qui abreuve la vallée des eaux du glacier du pic Engels. L’alpage est un campement idéal et nous savourons notre soirée avec paresse, tout courage d’avancer jusqu’à la moraine et le glacier empierré ayant disparu.
Nous continuons l’avancée dans la vallée de Wakhan, traversant des kilomètres de champs fourragers irrigués. La visite des ruines d’un ancien stupa bouddhique me vaut l’agression très ciblée d’une teigneuse petite chèvre décidée à m’empêcher de passer.
A Yamg, la maison-musée de Mubarak Kadam Wakhani (1843-1903), mystique soufi, astronome et musicien est un bel exemple de l’architecture pamirie typique. Le fort Yamtchoun, construit – inhabituellement pour la région – de pierre au XIIè siècle et dont quelques tours de guet rondes sont très bien conservées, domine toute la vallée de son promontoire. A quelques kilomètres, les sources chaudes de Bibi Fatima attirent à la fois les locaux et les touristes. Les bains ne sont pas mixtes et tous se baignent nus (à part Fred qui ne ferait ça en aucun cas). Assez étroite et pourvue de quelques cascades, la grotte féminine est charmante. Chaque arrivée d’eau est réputée apporter des bénéfices spécifiques. Face à l’entrée, une petite grotte est enclavée dans le mur. Une dame s’en extrait difficilement avec l’aide de ses amies : la cavité est exiguë mais assez profonde. Je discute avec une curiste locale qui m’invite à y aller à mon tour, puis m’explique que cette concavité représente un utérus et porte chance aux femmes qui désirent enfanter.
Nous poursuivons la route vers l’ouest, le long de berges verdoyantes surplombées de montagnes arides, et admirons quelques cimetières décorés de cornes d’ibex et de mouflons de Marco Polo, des vestiges de citadelles de terre et des ânes bâtés croulant sous les fourrages.
Notre trajet se poursuit jusqu’à Khorog sans événement notable. Après nos adieux à Zhora et une nuit dans la capitale du Gorno-Badakhchan, nous nous levons aux aurores, espérant obtenir une place dans le vol Khorog-Douchanbé. L’avion ne décolle qu’en cas de très beau temps ; le ciel est dégagé et sans vent ce matin, l’avion partira certainement. Malheureusement le caissier de l’aéroport nous apprend que les listes d’attente sont pleines pour les trente prochains jours et qu’il est donc inutile d’insister. Nous rebroussons dare-dare vers la gare routière afin de réserver nos places dans un 4×4 à destination directe de la capitale. Un couple de touristes renvoyé comme nous de l’aéroport est d’accord pour payer également un peu plus cher afin que nous ne soyons que deux par banquette à l’arrière. A l’avant, deux Tadjiks s’installent à côté du chauffeur pour les quinze heures de route cahoteuse mais très fréquentée qui nous attendent.
Nous arrivons épuisés à Douchanbé vers vingt-trois heures, agréablement surpris d’être parvenus à destination sans le moindre accident. Nous rentrons en France le surlendemain pour assister au mariage d’amis, et profitons de notre journée libre pour nous refaire une beauté chez Jacques Dessange (dont la franchise fait le bonheur des expatriés). A douze euros la coupe (ce qui est probablement exorbitant ici), j’apprécie de me faire pomponner par un coiffeur loquace. Pour notre dernière soirée, nous dinons avec un couple belgo-canadien rencontré à Bichkek, qui travaille à Douchanbé pour Médecins sans frontières. Nous achevons ainsi notre long périple de onze mois, et pour me consoler de quitter cette région qui m’a tant plu, je rêve des bons vins, fruits de mer et plateaux de fromages qui nous attendent à la maison…
Album photo
Bonjour Laure, Fred. Une fois de plus cet article nous fait voyager, réfléchir et nous ramène au plus près de l’Essentiel.
Vous êtes, probablement, informé de la ” cata ” de mardi 24 juillet causée par un barrage hydroélec en construction.
Laos : un barrage s’effondre et engloutit six villages – Le Monde
https://www.lemonde.fr/international/video/2018/07/24/laos-un-barrage-s-effondre-et-engloutit-six-villages_5335446_3210.html
Cordialement, je vous encourage à publier.
@ suivre donc !