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L’arrivée à Quito en avion est impressionnante, la ville semble s’étendre à l’infini entre les montagnes, beaucoup plus abruptes que ce que l’on imaginait.
Dans le taxi pour Quito, nous sommes surpris par les infrastructures routières flambant neuves. J’aperçois un lama sur le trajet et je pense immédiatement au Capitaine Haddock et souhaite bien entendu le venger dès que l’occasion se présentera (pour ceux qui auraient des lacunes, relire le Temple du Soleil) !
Trouver un hôtel ne s’était pas avéré si évident : nous avons bien choisi nos dates, c’est le congrès international de l’habitat durable, qui a lieu tous les 20 ans et a attiré 45 000 participants à Quito !
Nous profitons du beau temps pour grimper directement à 4100m grâce au téléphérique, d’où nous avons une vue époustouflante sur la ville tentaculaire. A la sortie du téléphérique, nous imaginons que nous pouvons nous promener tranquillement sur la montagne ; or après dix mètres, nous nous arrêtons déjà essoufflés et devons attendre quelques minutes pour continuer notre excursion ! Puis tous les 10 mètres se reproduit à peu près le même scénario où nous nous arrêtons soudainement comme si nous achevions une course de 800 mètres ! Evidemment vous devinez qu’on a mis une heure et demi à parcourir 200 mètres, mais cela valait le coup.
De retour en bas (Quito est à 2850m), nous optons pour le moindre effort et retournons à notre hôtel, le mal de l’altitude (maux de tête intenses et crampes au ventre par la suite) m’attaquant déjà.
La vieille ville de Quito a de nombreux bâtiments coloniaux préservés, cependant elle est loin d’avoir le charme suranné de Carthagène. Certains édifices sont magnifiques, mais on n’a pas envie d’y flâner des heures juste pour le plaisir. La pollution des gaz d’échappement (des bus en particulier) rend la respiration difficile sur les grands axes et la circulation est assez dense durant la journée.
Ce qui nous a surtout frappé, c’est qu’il y a à Quito plus d’églises que de pigeons (certes ils sont moins nombreux qu’à Londres ou Paris, mais tout de même) : on ne passe pas un coin de rue sans découvrir un nouveau bâtiment religieux ! On en a visité quelques-unes, mais forcément, il faut faire des choix.
Sans originalité, une des premières à notre programme a été « La Compañía », une église jésuite dont la construction a débuté au XVIIème siècle. L’extérieur est assez rococo, notamment avec les cœurs de Marie et Jésus sculptés sur la façade ; mais le plus impressionnant est l’intérieur dont la majeure partie est recouverte à la feuille d’or (7 tonnes d’or a priori) ! Il est interdit de prendre des photos à l’intérieur donc on a volé spécialement pour vous une photo Wikipédia.
La belle surprise a été le couvent de San Francisco, dont le cloître au coucher de soleil s’est paré de très belles couleurs. Une réception s’y préparait, et la fontaine avait été couverte de roses de toutes couleurs ; le lieu était vraiment magique. Nous avons pu découvrir dans le musée attenant l’original de la Vierge de Quito (vierge ailée), dont une grande copie a été érigée en 1974 sur la colline d’El Panecillo, ainsi que de surprenantes peintures sur albâtre. L’importance de la religion dans le pays apparait fortement avec les sculptures grandeur nature de la Passion du Christ utilisées dans les processions.
La Basilica del Voto Nacional valait vraiment le détour : ses gargouilles représentent toutes des animaux d’Equateur, et notamment des Galapagos : on peut ainsi y trouver des iguanes, pélicans, crocodiles ou tamanoirs ! On peut également y grimper, et la vue sur la vieille ville et la colline d’El Panecillo est vraiment superbe (cependant pour les gens qui comme moi ont le vertige, il n’est possible que d’en faire la moitié mais on ne perd apparemment pas grand-chose – dixit Fred).
La véritable bonne découverte à Quito a été pour moi la visite du musée Guayasamin, peintre équatorien né en 1919 et mort en 1999. La visite de sa maison était intéressante mais un peu légère pour quelqu’un qui ne connait pas du tout l’artiste ; par contre la visite de l’espèce de bunker (inspiré d’architecture inca) qu’il a fait construire pour y exposer ses œuvres les plus monumentales m’a passionnée. Suite à la mort de l’un de ses amis lors d’une manifestation ouvrière pendant sa jeunesse, il a consacré une grande partie de son œuvre à peindre la souffrance et la peine des plus démunis, que ce soient des personnages généraux et historiques (les esclaves africains pendant la colonisation, le peuple du Nicaragua sous la terrible dictature qu’il a subie ou les victimes de la guerre au Vietnam) ou des personnes réelles comme son ami artiste Victor Jara, proche de Salvador Allende et torturé à mort par la dictature de Pinochet au Chili. Ses tableaux sont réellement bouleversants et on en ressent profondément toute l’horreur en les voyant. Il a peint sa haine des militaires dans le tableau du « Général », représenté avec une tête carrée.
La visite du musée nous a également permis d’apercevoir pour la première fois le cône parfait du Cotopaxi (volcan que je rêvais de voir depuis la découverte de son existence il y a 5 ans), parfaitement éclairé par le coucher de soleil au sud de la ville !
Le soir au restaurant, Fred me propose de partager un cochon de lait. Cela me parait un peu gros pour deux mais bon, si ça lui fait plaisir… A l’arrivée du plat, je me rends compte qu’il y a eu une petite lacune de vocabulaire en anglais : un « guinea pig » n’est nullement un cochon de lait, mais un cochon d’Inde ! Nous voilà donc partis à partager un demi-cochon d’Inde ; comme vous pouvez l’imaginer, il valait mieux ne pas avoir trop faim ! Ce n’est pas mauvais, mais du coup on trouve ça un peu cher pour la taille ! On ausculte donc le Routard pour voir s’ils parlent de ce plat : on y découvre que c’est le plat des jours de fête et qu’il s’écrit Cuy en espagnol, ce qui se prononce couille !
C’est le moment où je n’ai d’autre choix que de relater une ultérieure blague graveleuse de Fred, pensant à vous en Europe (lecture complètement optionnelle, passez le prochain paragraphe si vous ne voulez pas être heurtés) :
« Oh mais c’est déjà bientôt novembre ; c’est bon de savoir qu’ils se pèlent les couilles pendant que nous, on les mange ! ».
Voilà, désolée mais j’étais obligée d’immortaliser cette belle phrase…
Le jeudi, alors que nous nous apprêtions à aller visiter deux musées, une panne de courant apparemment nationale a fait tomber à l’eau notre projet. Nous nous sommes donc rabattus sur le jardin botanique où nous avons eu la chance de rencontrer Willy Wonca de passage dans le coin à l’occasion d’un salon du chocolat.
Un autre de mes grands plaisirs, a été de retrouver l’alarme complète des voitures en Russie, qui sonnent de sons successifs, variés et très agréables à l’oreille dès qu’on effleure la voiture ou qu’une voiture voisine commence son cinéma (j’avais déjà entendu à plusieurs endroits l’alarme tronquée, mais jamais encore la complète depuis 10 ans).
Voici un lien pour découvrir ce magnifique morceau de musique contemporaine pour ceux qui n’auraient pas la joie de le connaître.
Le dimanche, nous avons trouvé la ville méconnaissable : plus aucune voiture ne circulait et les rues étaient vides, à part la place principale où un prédicateur haranguait une foule en transe, pleurant, implorant le ciel ou applaudissant avec fougue. J’ai trouvé cela très émouvant même si Fred me rappelait que ce ne serait aucunement le cas si je comprenais ce qu’il racontait !
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Salut vieille fiotte,
dans l’optique de vous permettre de poursuivre ce voyage dans les meilleures conditions possibles, j’ai trouvé une liste qui répertorie les bâtiments de Quito indispensables à faire visiter par le fiot (choix de la langue possible en français) :
https://goo.gl/KPoaCS
Salut vieux prain,
J’ai bien rigolé en voyant ton message. Maintenant je fais remarquer à Fred à chaque fois qu’on passe devant un coiffeur, mais il n’a pas encore craqué…
Merci beaucoup pour ce partage !!!
On en redemande !
Très belle continuation à vous deux.
Des bises.
Maya.
« Oh mais c’est déjà bientôt novembre ; c’est bon de savoir qu’ils se pèlent les couilles pendant que nous, on les mange ! ».=> tu vas moins rigoler qd je te balancerai à la SPA!
Ce n’est pas beau de faire des menaces anonymes… Je veux un nom !
merci pour toutes ces photos et les commentaires bon courages bisous
Je confirme, on se pèle les couilles, il y a même de la neige sur les montagnes 😉
Le récit et les photos sont passionnants et activent ma curiosité.
La Colombie a été indépendante de l’Espagne en 1822 et l’ Equateur qui appartenait à cette Grande Colombie s’en est libéré en 1822. L’empire Espagnol était sérieusement démantelé à la fin du 19ème, mais a laissé une forte emprise je vois, entre autres l’architecture et la religion!
Willy WonKa, Charlie et la chocolaterie m’ évoquent des souvenirs féériques partagés en famille que ce soit le livre de Roald Dahl ou le film de Tim Burton. retour en enfance assuré pour Laure au moins et Fred aussi d’après son expression.
Intriguée par les conseils de Mouton, j’ai découvert qu’il s’agissait d’adresses de coiffeurs pour Fred. j’ai bien ri d’autant que Patricia était convaincue que Fred se faisait un brushing tous les matins!
bises
J’ai cru comprendre que Fred était très fâché contre Patricia et sa belle-mère…
Mon état de fleuriste me permet cet ajout à ton exposé, Laure, déjà bien documenté. L’équateur est un pays gros (voire tres gros) producteur de roses, très belles avec de très gros boutons -l’avantage de conditions climatiques régulières – roses que vous avez pu admirer, dixit le reportage photos.
De beaux paysages, de beaux monuments………. et la poésie de Fred ! Tout est vraiment bien orchestré !!
A bientôt
Bisous
On vient juste de découvrir où les roses sont cultivées et c’est assez impressionnant ! J’en parlerai rapidement dans un prochain article mais comme on a toujours une ou deux semaines de retard pour publier, ça traine…
C’est super!!!