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Le centre, le sud et l’est
Et nous voilà partis pour la deuxième semaine du séjour ! Sur l’île de Santa Cruz, nous allons observer des tortues géantes dans une « ferme » qu’elles traversent sans entraves, mais où des accès à l’eau et à la boue les attirent. Même si ces tortues peuvent tenir jusqu’à un an sans boire ni manger, elles apprécient les mares de boue pour se rafraichir (ce sont des animaux d’altitude, elles ne supportent pas la chaleur).
Puis nous quittons le port pour Santa Fe, où la forêt d’arbres gris (qui deviendront verts dès l’arrivée de la saison humide) se détache splendidement de la terre ocre. On y observe un iguane terrestre qui a eu la chance de trouver un morceau de cactus à terre, et se démène diablement pour le manger. Les efforts fournis pour réussir à déchirer puis mâchouiller la plante (qui peut être sa seule source d’eau en période sèche) semblent démesurés par rapport à l’énergie récupérée, mais il doit savoir ce qu’il fait ! Nous découvrons également un iguane avec une tête de pervers qui retient un congénère prisonnier (nous n’avons pas pu déterminer le sexe des individus pour savoir ce qui se tramait réellement) et une buse des Galapagos à l’air bien perfide.
Sur la plage, je m’amuse à regarder les otaries qui se déplacent, s’épuisent à faire dix pas puis se laissent tomber comme des sacs pour récupérer avant de reprendre leur expédition !
Puis nous voguons pendant le déjeuner vers Plaza Sur où je suis subjuguée par les plantes succulentes rouges qui recouvrent une grande partie de la petite île. De nombreux phaétons à bec rouge nichent dans les falaises et à l’extrémité est se trouve un sanctuaire pour les otaries mâles alpha qui viennent là pour se requinquer après s’être fait supplantés par d’autres mâles plus puissants. Chaque mâle alpha se rend maître d’une plage pouvant attirer jusqu’à 30 femelles ; tant qu’il défend son territoire il ne peut pas partir nager au loin et perd donc beaucoup de poids et de puissance. Après une semaine ou dix jours de jeûne, il est démis de son titre par un autre mâle en pleine forme et part donc se remplumer jusqu’à ce qu’il soit à nouveau capable de conquérir un territoire.
A côté de l’îlet « Chapeau Chinois », nous expérimentons notre meilleure sortie de randonnée aquatique. L’eau y est très claire, et nous voyons à peu près tout ce que nous avons pu voir à d’autres endroits : des tortues marines, des multitudes de poissons, des requins, des étoiles de mer et même un manchot qui n’a pas daigné fuir pendant 10 minutes (il nous regardait quand même de travers) !
Puis sur le trajet vers Rabida, nous avons droit à un grand spectacle de raies Manta qui sautent hors de l’eau, se faisant la cour. Cette île de sable rouge tranche avec l’eau turquoise et offre une très belle vue sur les coulées de lave de 2007 de Santiago. Nous découvrons lors de notre séance nautique des hippocampes, qui ne ressemblent pas du tout à ce à quoi on s’attendait (mais notre guide nous assure que ce n’est pas un bout de plastique qu’il a mis là pour nous leurrer) !
De retour sur Santa Cruz, nous trouvons que les côtes nord et ouest offrent un relief montagneux qui rappelle un peu l’Afrique du Sud ; cependant, la présence des iguanes marins et terrestres s’abritant du soleil pour réguler leur température sous le soleil de plomb clôt la comparaison !
Nous nous dirigeons ensuite vers Floreana, théâtre de disparitions et morts violentes de colons européens au début des années 1930. Nous vous relatons ici ces mystères qui passionnèrent à l’époque le monde entier.
D’une île à l’autre les animaux n’ont pas les même rythmes de reproduction, et donc ne sortent pas le grand jeu au même moment. Nous rencontrons ainsi enfin les iguanes marins de “noël” sur Floreana, qui sont vraiment magnifiques!
À côté des Caves de pirates où est né Rolf Wittmer, nous sommes surpris de découvrir sur l’île une sculpture primitive de Tahiti Bob ; les Simpsons existeraient donc depuis bien plus longtemps qu’on l’imaginait !
Sur la plage de Pointe Cormorant (où parait-il on n’a jamais vu un cormoran), les raies pastenagues viennent se nourrir de petits crabes. Nous marchons sur le bord de l’eau pour les observer, avec pour instruction de trainer les pieds pour ne pas risquer de marcher sur un aiguillon venimeux : la cicatrisation prend plusieurs semaines et peut durer jusqu’à un an ! Puis, au large de l’île vers la Couronne du Diable, nous contemplons enfin des baleines et des dauphins qui nous offrent un beau spectacle !
Nous mettons ensuite cap vers Española, seule île où vivent les albatros des Galapagos. Ils passent les mois de décembre à mars sur la côte péruvienne, puis reviennent sur l’île pour se reproduire. Les oiseaux sont en couple pour la vie (ils peuvent vivre jusqu’à 50 ans), et effectuent une « danse » pour se reconnaître (ils vivent ensemble sur Española mais sont séparés lors de leur séjour au Pérou). Alors que l’on s’attendait à un animal majestueux et plein de grâce, on lui a plutôt trouvé un air niais. Sa danse, bien qu’extraordinaire à voir, tire plutôt sur le ridicule pour notre plus grand plaisir (sarcastique) ! Et que dire des petits qui sont franchement moches !
De l’autre côté de l’île, la plage de la baie Gardner nous plonge dans un dépliant touristique avec son sable très clair et son eau magnifique. Nous y rencontrons l’oiseau moqueur endémique d’Española, très curieux et tout sauf peureux ! Il aime suivre les gens sur la plage en sautillant, espérant probablement chaparder quelque nourriture. Pour vous prouver à quel point il n’est pas timoré, j’ai pris celui-ci en photo sans zoom (il a même essayé de voir si mon objectif pouvait se grignoter) ! A quelques mètres de là, la buse moins guillerette terminait la dégustation d’un cadavre de bébé otarie…
Et nous voilà à San Cristobal pour notre dernière journée complète. Au nord de l’île, les impressionnantes falaises de Cerro Brujo forment un paysage somptueux, et l’arche laissant entrevoir le rocher Leon Dormido révèle une vue particulièrement belle. Sur la plage attenante, je découvre de petites méduses bleues auxquelles il vaut apparemment mieux éviter de se frotter ! En ce qui concerne le rocher du Lion Endormi, la ressemblance nous a paru à tous tirée par les cheveux, mais vous êtes les bienvenus pour nous l’expliquer si vous la trouvez. Nous passons la soirée à terre pour gouter la langouste des Galapagos, puis nous rejoignons nos compagnons de voyage pour quelques verres en ville et une compétition de hula hoop.
Finalement notre dernier jour à bord arrive, et nous voyons enfin des frégates mâles en tenue d’apparat, prêts à aller faire la cour !
Ces infâmes oiseaux de mer ne peuvent pas aller dans l’eau : leur glande uropygienne (commune à tous les oiseaux de mer et située au niveau du croupion), qui sécrète l’huile utilisée pour rendre leurs plumes imperméables, est atrophiée. Leur stratégie consiste donc à poursuivre d’autres oiseaux et à les forcer à recracher le poisson qu’ils ont dans le gosier pour leur voler. Ce n’est vraiment pas du joli…