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Après la découverte furtive mais agréable de l’atmosphère décontractée de Buenos Aires, notre périple de quatre mois et demi en Amérique du Sud s’achève par notre envol vers de nouveaux horizons australs : l’Océanie, avec en premier lieu la Nouvelle-Zélande. Une seule inquiétude liée à ce voyage : une journée de notre vie s’est volatilisée ! Nous sommes partis le 10 février au soir (oui l’article approche les trois mois de retard) et après treize heures de vol, nous atterrissons le 12 au matin… Cependant, malgré ce néant de quelques heures dans notre existence, nous parvenons entiers et apparemment indemnes à destination.
En nous renseignant sur Auckland, l’affaire du Rainbow Warrior refait surface : en 1985, les services secrets français y avaient fait exploser ce navire amiral de Greenpeace qui s’opposait aux essais nucléaires français dans l’atoll pacifique de Mururoa. Un photographe membre de Greenpeace avait péri lors de cet attentat, et la violation de la souveraineté de la Nouvelle-Zélande avait déclenché de fortes tensions diplomatiques en plus d’un scandale important.
Alors que nous pensions trouver la chaleur estivale, les premiers jours à Auckland nous offrent grisaille, crachin et froid. Après plusieurs mois de sécheresse la pluie réjouit les autochtones, sans que l’on puisse en dire autant pour nous…
Avec l’arrivée de mes parents, un bref répit nous permet de cheminer dans le zoo – Auckland présente peu d’intérêt à part le charmant quartier de Ponsonby où nous logeons. Bien entendu, les animaux d’Océanie nous intéressent principalement, même si le girafeau et les lémuriens parviennent à nous captiver par leurs facéties. A force de patience, les vastes volières boisées nous permettent d’apercevoir plusieurs des volatiles emblématiques du pays ; sans en prendre vraiment conscience, nous distinguons déjà le caractère de certains d’entre eux… Le nestor kéa, qui nous fait déjà à cette occasion grande impression, reviendra sur le devant de la scène dix jours plus tard (vous saurez tout, soyez donc patients) !
Puis le déluge nous rattrape le lendemain, expédiant la famille au musée maritime qui expose l’histoire et l’artisanat des îles du Pacifique, et particulièrement ceux des Maoris qui furent les premiers à peupler le pays – a priori à la fin du XIIIème siècle selon les dernières datations carbone. Nous avons alors une pensée nostalgique pour le temps patagon, bien plus clément avec nous.
Te Wai Pounamu, ou « La rivière des pierres vertes » – Île du Sud de Nouvelle-Zélande
Heureusement, à Christchurch – tristement célèbre pour la série de séismes qui ont causé la mort de cent quatre-vingt-six personnes et la destruction de nombreux édifices historiques en 2011 – le soleil refait progressivement son apparition. Nous récupérons notre camping-car qui sera notre maison pendant trois semaines et voilà toute la troupe partie à l’assaut des routes néo-zélandaises à bord du mastodonte de sept mètres et demi de long.
Pendant quelques centaines de kilomètres la côte se révèle plate et monotone, puis la chaussée bifurque dans les terres, où les vastes plaines irriguées du Canterbury cèdent la place aux moyennes montagnes. Au détour d’un col, nous découvrons la magnificence du lac Tékapo, aux eaux diaprées d’un bleu fascinant. Les rayons chaleureux du soleil rehaussent les nuances variées du lac, et bien sûr, notre moral ! A l’opposé de la rive du lac Pukaki où nous montons le camp, le Mont Cook se dégage progressivement de sa gangue nuageuse, jusqu’à se dévoiler entièrement. Face à cet agréable spectacle, l’apéritif s’éternise alors que les champs se teintent de couleurs chaudes dans la tiédeur du soir. Comme au parc Torres del Paine, la couleur turquoise des lacs vient de la suspension de farine de roches issue des glaciers.
Sur la route vers le littoral sud-est, des paysages variés se succèdent. D’abord, les « cathédrales » d’argile dominent l’étendue aride enveloppée de montagnes. Creusées par l’eau, elles dessinent des colonnes de couleurs variées hautes de quelques dizaines de mètres et au pied desquelles il est possible de se promener. A Moeraki, de larges rochers sphériques émergent du sable, créant un spectacle insolite à marée basse tandis qu’aux alentours du phare de Katiki Point, les manchots antipodes se prélassent sur le rivage en compagnie de phoques et de cormorans. Quelques-uns de ces singuliers spécimens à œil et bandeau jaunes se reposent près du chemin, indifférents aux vacanciers qui rôdent alentours. Ces manchots ne vivent pas en colonie, ce qui rend leur habitat dispersé et leur observation difficile.
Nappée dans un brouillard épais, la péninsule Otago se dévoile le lendemain avec parcimonie. A Sandymount road, une randonnée hors des sentiers battus nous révèle quelques vues féériques et des ambiances dignes de Sleepy Hollow, mais également des miradors aveugles. Plus loin, à l’extrémité de la presqu’île, les albatros de Sandford jouissent du vent frais et du ciel nuageux pour planer longuement autour de leur colonie, accompagnés de cormorans, mouettes de buller et mouettes argentées, aux yeux et pattes rouges. Nous rebroussons chemin vers Sandymount road en fin de journée afin d’établir notre camp dans ce lieu isolé. A notre réveil, le soleil étincelant nous incite à effectuer à nouveau la randonnée de la veille. Les collines de la péninsule, cernées par la mer, dessinent des vallons herbus ou limoneux, auxquels succèdent des anses de sable clair. Seule une brume matinale vaporeuse lèche les marais en contrebas alors que les points de vue sur la baie et les moutons se dévoilent enfin. Impossible d’échapper à ces derniers, qui sont soixante millions à vivre au pays des Kiwis !
Au cours de l’excursion ornithologique de l’après-midi, nous observons les différentes espèces d’oiseaux marins vivant dans la région, dans les lagunes ou sur le rivage de la mer. Canards, huitriers, échassiers, cygnes, vanneaux soldats et spatules (mes préférées avec leur long bec plat en forme de spatule donc) se partagent les algues et petits organismes vivant dans la vase. Au large, les albatros poursuivent un bateau de pêche, espérant festoyer sans effort de quelques poissons échappés des filets. C’est alors qu’apparaissent deux magnifiques albatros de Buller, dont la tête et le bec sont soigneusement dessinés, comme maquillés. Bien que nous observant du coin de l’œil, ils ne sont pas peureux et laissent notre embarcation s’approcher d’eux, déclenchant une frénésie de photos.
Au crépuscule, les manchots antipodes rentrent de la pêche. Afin de sécher avant de rejoindre son terrier, l’un d’eux reste ailes écartées sur le bord du sentier pendant l’heure entière de notre tournée ! Ces oiseaux partagent leur plage avec quelques imposants lions de mer, dont un mâle adulte d’environ deux-cent cinquante kilos. Il parait qu’il est encore chétif, devant atteindre quatre-cents kilos à maturité complète. Nous gardons nos distances en parcourant la plage, car si le mâle estime nécessaire de protéger son territoire, il peut attaquer et atteindre les vingt kilomètres heure sur une courte distance.
C’est également l’occasion d’observer une rencontre incongrue entre un mouton et un manchot qui se dévisagent quelques instants avant que l’ovidé ne poursuive sa route. De l’autre côté de l’escarpement, les otaries à fourrure d’une importante colonie se prélassent pendant que les petits jouent dans les bassins. Un voile léger enveloppe la plage et les falaises, rendant l’atmosphère mystérieuse.
Nous envisageons de couper directement vers l’ouest depuis Dunedin – nom écossais d’Edimbourg donné par les colons en mal du pays natal et qui y ont d’ailleurs reproduit leur architecture – mais notre désir d’explorer le littoral sud de l’île a raison de nos hésitations. Cette région abrite des sites magnifiques et diversifiés, à la fois dans les terres et sur la côte. Après avoir dépassé les vastes plages de sable fin de Kaka Point et Tautuku, nous faisons étape à la baie de Curio qui abrite une forêt pétrifiée très bien conservée, datant du Jurassique. De nombreux troncs couchés et souches émergent des rocs à marée basse, qu’on s’amuse à distinguer au milieu des autres roches. Il y a environ cent quatre-vingt millions d’années, la forêt composée de conifères est engloutie lors d’inondations gigantesques drainant des cendres et débris volcaniques. Ce phénomène se répète au moins quatre fois en vingt-mille ans, puis le site reste enterré pendant plusieurs millions d’années. L’absence d’oxygène dans la boue empêche la putréfaction des arbres, puis deux processus successifs transforment le bois en pierre. D’abord, au cours de la silicification, la silice issue de la matière volcanique infiltre et dissout progressivement les composants organiques du bois pour les remplacer. Puis a lieu la lithification : avec la compression (sous le poids des alluvions accumulées au-dessus) et l’expulsion de l’eau, les sédiments de silice sont transformés en roche. Ces processus extrêmement lents donnent à la pierre la même structure microscopique que l’arbre originel.
Les récifs de l’estran sont couverts de kelp, espèces d’algues géantes très présentes en Nouvelle-Zélande, qu’on avait pu également observer en Patagonie. On croirait voir des milliers de tagliatelles géantes se tordre de tous côtés dans le ressac.
Le lendemain, après un court passage à Slope Point – extrémité méridionale de l’Île du Sud – nous partons randonner dans la forêt des Catlins. Soudainement, le paysage dévoile une nature luxuriante, qui parait tropicale, avec des foisons de fougères, lianes et plantes grimpantes. La promenade débute paisiblement, suivant un sentier bien dégagé et traversant de charmants ponts en bois cependant que les méliphages carillonneurs sifflotent leur petite mélodie, pépiement harmonieux suivi de l’étrange bruit d’un bout de plastique que l’on glisserait sur une râpe. Des panneaux préviennent ensuite les randonneurs que la suite du sentier peut nécessiter la traversée de zones humides, mais il en faut plus pour nous rebuter… Et pourtant, des bourbiers et des raidillons glissants comme des savonnettes nous attendent, allongeant sérieusement notre balade ! Au centre d’une nature toujours très riche, deux belles cascades jalonnent le trajet, nous offrant une pause bienvenue.
Enfin sortis de la forêt sains et saufs, nous installons le campement sur les falaises de Fortrose où le vent et la crainte de l’effondrement de l’escarpement génèrent plusieurs insomnies (à moins que ce ne soient le tajine d’agneau de Fred et l’excellent vin argentin de 2004 promené dans nos bagages depuis deux mois) !
La côte du midi recèle d’autres trésors telle l’adorable plage de Riverton, dissimulée dans une petite anse aux flots turquoise, et sur le chemin de laquelle nous observons les arbres maltraités par le vent. Puis, en remontant vers le nord, les terrains marécageux alternent avec les forêts de Nothofagus et les grands lacs, au-delà desquels débutent les fjords. On y aperçoit même un manchot vert géant !
Dans ces territoires difficiles d’accès et à la forte pluviométrie (les précipitations peuvent atteindre neuf mètres par an), les Maoris recherchaient le trésor qu’est la pierre de jade –Pounamu dans leur langue – qui a inspiré le nom de l’Île du Sud. Ces néphrites possèdent un rôle considérable dans leur culture et sont transmises de génération en génération ; plus l’histoire ancestrale d’une gemme est connue, plus elle gagne en prestige et acquiert de la valeur.
C’est alors que nous attaquons la route mythique (nous a-t-on dit) du Milford Sound, encerclée de montagnes vertes et de pierres rougies par le lichen. Nos premiers arrêts accompagnés de nombreux bus perdent de leur magie ; nous sommes assaillis par les selfie-sticks qui jaillissent de la foule surexcitée. Heureusement, le départ de la randonnée Routeburn Track n’est pas fréquentée des tour-opérateurs et nous offre un agréable bol d’air. Mais surtout trois effrontés péronnelles et olibrius sont là pour le spectacle ! Au moment de sortir du véhicule, nous entendons quelques cris stridents annonçant l’arrivée des dévastateurs : « kéa, kéa, kéa ! ». Trois insolents perroquets de montagne font leur apparition et se juchent sur le camping-car voisin. Aussitôt, ils se chamaillent et commencent à extirper les joints de gomme qui colmatent le véhicule… Ils s’amusent ainsi scandaleusement pendant plusieurs minutes, puis décident de faire les pitres dans l’arbre central du parking et d’essayer de démonter la pancarte plantée dessous. Les touristes (nous compris) sont aux anges, se dépêchant de photographier ces clowns photogéniques qui s’intéresseraient volontiers aux jointures des appareils photos si on leur en prêtait ! Avant de repartir sévir dans la montagne, ils se chicanent une antenne dont ils parviennent à dérouler toute la protection. Les kéas n’en sont pas là leur coup d’essai : dès l’arrivée des colons européens en Nouvelle-Zélande, ils savent apprécier les nouvelles perspectives qui leur sont offertes. Devant constituer d’importantes réserves de graisse pour survivre aux hivers montagnards, ils profitent de l’arrivée des moutons pour leur transpercer la couenne de leur bec acéré afin d’en récupérer le gras déjà constitué ! Les malheureux meurent d’infections quelques jours plus tard. De même, toute la technologie – notamment le caoutchouc – importée d’Europe intrigue le kéa qui désintègre allègrement tout ce qui se trouve à portée de bec. Ces bouffonneries n’ont évidemment que peu de succès auprès des agriculteurs de l’époque qui effectuent un véritable génocide. Les kéas sont aujourd’hui protégés mais les individus les plus impertinents sont déportés vers des régions où leur pouvoir de nuisance est limité.
Nous campons le soir dans un lieu emblématique de la région, très imprégné de la personnalité de Murray Gunn, malheureusement disparu en 2014. A notre grand dépit, ce site semble être le Q.G. des mouches des sables, infects moucherons assoiffés de sang qui virevoltent par centaines autour de notre moustiquaire, guettant la moindre faiblesse pour s’infiltrer dans notre tanière et nous rendre exsangues. Plus bucolique, le charmant bois alentour abrite de nombreux rhipidures à collier peu farouches qui exhibent leur queue en éventail bicolore.
Le camping est parsemé de petites phrases représentant bien l’humour de leur créateur, mais mon affiche préférée reste malheureusement sans effet : sur une barrière, il avait judicieusement placardé « Prière de fermer la barrière. Pas de mouche des sables au-delà de cette limite ».
A l’extrémité de la route se trouve le but ultime des innombrables bus partis de Queenstown à l’aube : le fjord Milford. La vue d’ensemble depuis la petite promenade qui longe le bras de mer est ravissante mais le ballet incessant des aéroplanes et hélicoptères gâche la beauté et la quiétude des lieux. Heureusement, ils deviennent inaudibles une fois à bord du bateau qui explore les canaux pendant plus de deux heures. Les falaises extrêmement abruptes sont parsemées de cascades dont l’eau vole sous la brise ou tombe avec fracas sur le pont du bateau lors de son approche, ce qui vaudra une bonne douche à mes trois compagnons (j’étais de mon côté réfugiée à l’intérieur suite à la tentative d’assassinat d’un kiwi qui m’avait mise K.O. – le fruit, pas l’oiseau ni un néo-zélandais) ! Le soleil éclatant, l’eau intensément bleue et les immenses escarpements qui nous dominent de tous côtés rendent ces magnifiques fjords impressionnants.
Après plusieurs heures de route – et une nuit dans une ferme hébergeant des alpagas – nous admirons les paysages grandioses de la région de Queenstown depuis un point de vue surplombant deux vallées, sur la route sinueuse menant à la station de ski The Remarquables. Au bout de l’impasse, l’ascension de la montagne nous mène à un petit lac alpin turquoise, implanté dans un environnement très minéral ; seules les mousses et les lichens parviennent à subsister dans ce climat venteux et froid en hiver.
Sur le chemin menant à notre campement situé à proximité du lac Wanaka, les harmonieuses collines d’origine volcanique de la région dessinent un paysage apaisant et réconfortant, rappelant celles de la Péninsule d’Otago. Et à l’arrivée, un repos bien mérité et un apéritif idyllique sur les berges de la rivière bleu vif Hawea nous attendent, la chaleur, le vin néo-zélandais puis le dîner concocté par Fred étant au rendez-vous.
L’étape suivante procure des paysages radicalement différents : les glaciers. Un sérieux raidillon nous mène au point de vue qui surplombe légèrement le glacier Fox. Bien qu’imposant, les épais sédiments couvrant la langue qui descend dans la vallée le ternissent. Nous rejoignons Joan et Clément – amis de Londres exilés à Singapour – au pied du Franz Joseph pour y passer la nuit. La vue sur les sommets enneigés depuis le camping est splendide et le site propice au barbecue accompagné de vins locaux, et de notre dernier Pisco Sour – ultimes gouttes de la bouteille que nous transportons depuis la vallée de l’Elqui !
Le glacier Franz Joseph, moins rocailleux que son voisin Fox, est plus impressionnant depuis son mirador mais surtout, l’allée traverse une nature exubérante et surprenante dans cet environnement.
Puis une attraction majeure nous attend le soir : la traque du kiwi ! L’absence de prédateur pendant des millénaires et son alimentation au sol ont atrophié les ailes de cet oiseau endémique de Nouvelle-Zélande, tellement apprécié de ses habitants qu’ils se nomment eux-mêmes ainsi ! De la taille d’une grosse poule, le kiwi vit dans les régions forestières des deux îles. Cinq espèces existent, qui diffèrent légèrement en taille et motifs de plumage, lequel ressemble d’ailleurs plutôt à une fourrure. Ses grandes particularités sont ses narines disposées au bout de son bec – il a un excellent odorat – et la taille de ses œufs, pouvant atteindre 15% à 25% de la taille de la femelle – elle-même plus grosse que le mâle ! Malheureusement pour les kiwis, les colons européens ont massivement déforesté pour développer l’agriculture et apporté chiens, chats, renards et autres mammifères qui ont trouvé en eux une proie facile ! La population de ces oiseaux a dramatiquement chuté et ils sont aujourd’hui protégés.
L’animal étant nocturne, nous avons rendez-vous à 19h30 pour débuter le raid. Après avoir été rudement entraînés à nous déplacer sans bruit, nous talonnons le guide muni d’un récepteur – trois couples d’oiseaux sont bagués d’un transmetteur – le long de leur territoire, en petit groupe de huit personnes. Grâce à l’observation des mouvements des kiwis, notre commando patiente d’abord sans succès à plusieurs endroits, puis, en sachant deux à proximité, se poste sur le bord d’un chemin en espérant voir un volatile jaillir subitement du fourré. Et en effet, malgré nos craintes que l’animal ne s’éloigne suite au passage d’une voiture, Beety apparait soudain face à nous sur le bord du chemin, regarde attentivement de chaque côté, puis traverse à vive allure pour s’engouffrer dans les broussailles opposées ! Voilà notre expédition couronnée de succès.
Le prolongement de la côte ouest se révèle charmant, orné d’arbres et de buissons ciselés par le vent, dont certains esquissent déjà leurs teintes automnales. Des bois flottés de toutes formes et toutes tailles jonchent les plages, formant des sculptures variées mais rendant souvent l’accès au rivage difficile, voire impossible.
Nous retrouvons la foule pour l’exploration du lieu-dit « pancakes » – ce sobriquet est dû de la stratification fine de la roche semblable à un tas de pancakes, mais pour de nombreux étrangers, cette appellation fait écho au véritable nom du site Punakaiki, difficile à retenir. Les roches sédimentaires très érodées forment des cavités dans lesquelles le flux et reflux de la mer créent des geysers maritimes. A marée haute, ils peuvent même rafraichir les spectateurs. A quelques kilomètres de là, nous rencontrons les râles wekas, ressemblant un peu au kiwi en plus petit, et qui ne se gênent pas pour déballer les affaires ou finir les casseroles des campeurs !
Nous rejoignons ensuite la région de Marlborough, productrice de plus des trois quarts des vins de Nouvelle-Zélande. En souvenir de bons moments, une virée chez le fournisseur de sauvignon blanc de Rocket – repère traditionnel de Scotiabank à la sortie des bureaux de Londres – me semble incontournable. Alors que nos attentes sont limitées, la dégustation des créations de Cloudy Bay dans un cadre magnifique nous surprend très agréablement. Les sept vins – blancs, rouges et pétillants – que nous goûtons sont très bons dans leur catégorie, équilibrés avec des arômes prononcés, et pour certains de subtiles saveurs de fermentation malolactique (transformation par une bactérie de l’acide malique en acide lactique, ce qui diminue l’acidité du vin et lui donne un léger parfum de beurre ou crème), maturation en fût de chêne ou maturation en bouteille. Nous craquons même pour leur sauvignon blanc de 2005, vinifié comme un chardonnay bourguignon haut de gamme.
Une dernière surprise nous attend le soir-même à Whites Bay : le long du ruisseau, un mur naturel en terre est peuplé de milliers de vers luisants qui forment d’impressionnantes constellations vertes.
Il est alors temps de joindre l’île du Nord, pour en découvrir les merveilles géologiques !
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Un vrai plaisir de te lire Laure
Plus le voyage avance et plus le style s ‘affine (ta sensibilite natuelle et la bonne cuisine de frederic doivent y etre pour quelque chose)
En y ajoutant une precision technique dans les descriptions presque maniaque ( dans le bon sens du terme) ca fait penser a du michel Butor( en plus emouvant)
Vous nous faites rever vraiment
Avez vous ete sur l ‘ile de paques ?
On aime toujours autant vous lire et découvrir avec vous cette région encore inconnue pour nous.
Les photos de Fred sont superbes et je suis spécialement fascinée par les oiseaux en vol…du vrai travail de pro.
On vous souhaite le meilleur pour la suite de votre périple.
Michèle et André (pour mémoire : Australis)
Une fois encore, vous nous faites vivre un beau voyage, de belles découvertes
. . si bien racontées par Laure et magnifiquement illustrées par les photos de Fred .
Merci Et quel bonheur pour vous de vivre en famille ce beau voyage au bout du monde parmi ces oiseaux fabuleux .
Amitiés
J & G Levardon
Pourquoi il n’y a pas de photos de toi en train de surfer sur les glaciers?