- Quito
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L’avenue des volcans
1. Le centre - Les îles Galapagos
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L’avenue des volcans
2. Le nord -
L’avenue des volcans
3. Le sud - Guayaquil et politique
Album Otavalo Album Cotacachi Album Mindo
Otavalo
A notre retour des Galapagos, nous nous dirigeons vers Otavalo, ville d’environ 40 000 habitants située à une centaine de kilomètres au nord de Quito, et dans laquelle a lieu tous les samedis matin le marché le plus touristique d’Equateur. Le temps est nuageux mais comme tout au long de notre séjour en Equateur, il ne pleut pas. Je suis alors assez surprise de découvrir aux abords de Cayambe – aux deux tiers de notre parcours – de larges étendues blanches qui paraissent refléter le ciel, telles des plaines inondées. On a peut-être eu la chance d’échapper à des pluies torrentielles pendant nos deux semaines aux Galapagos ! Puis nous voyons sur le bord de la route une multitude de petits stands ou vendeurs à la sauvette qui proposent de magnifiques roses ou autres fleurs variées. C’est alors, en nous rapprochant de ces soi-disant étendues d’eau, que nous nous rendons compte qu’elles sont en fait d’innombrables serres destinées à cultiver ces fleurs, dont l’Equateur est un très gros exportateur comme l’a fait remarquer Pascale dans son commentaire sur Quito.
Le costume traditionnel du peuple Otavalo diffère de celui des indiens que nous avons vus jusqu’ici : les femmes portent des jupes longues foncées et fendues, doublées d’un jupon blanc, avec un chemisier blanc brodé de motifs floraux et une coiffe simple, plus ou moins élégamment nouée, dissimulant des cheveux très longs lassés dans la nuque. Elles portent également toutes des colliers d’or ou de corail rouge, assortis aux boucles d’oreilles. Les hommes sont accoutrés d’un large et court pantalon et d’une chemise blancs, un poncho de couleur foncée et portent une natte et un chapeau de feutre. Hommes et femmes sont chaussés d’espadrilles légères, ouvertes sur l’arrière et fixées à l’aide d’un cordon. Moins d’hommes que de femmes portent le costume traditionnel, et Fred a dû se résigner à immortaliser cette tenue lorsqu’un innocent est allé uriner sur le bord du chemin…
Nous avons trouvé le marché aux animaux moins sympa qu’à Saquisili (nous n’y avons pas vu de lamas), mais pour acheter des souvenirs c’est vraiment idéal ! Malheureusement ça me paraissait bien ambitieux d’y acheter un tapis en fourrure d’alpaga ou de grands tissus bariolés, mais l’envie ne manquait pas ! J’ai surtout commencé à convoiter les petites peluches de lama en fourrure mais Fred ronchonnait encore à l’idée de se charger un peu plus (ce qui changera dans un avenir proche fort heureusement) !
Nous partons ensuite (pour profiter du marché aux animaux, il faut y arriver avant 7h30 donc à 9h nous en avons déjà fait le tour) vers la lagune de Mojanda, indiquée 3 routards par le guide, soit a priori incontournable. Alors que le temps était assez dégagé sur Otavalo, les nuages se pressent au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude. Nous faisons un déjeuner économique sur le bord du lac à une petite guitoune artisanale à $2 l’assiette et mangeons très bien ! La promenade le long de la lagune est fort jolie lorsque le ciel se dégage un peu, laissant apparaître quelques rayons de soleil, mais on trouve les trois routards excessifs ; peut-être est-ce différent par beau temps. Nous décidons donc d’aller voir les deux lagunes suivantes pour se faire une idée complète du secteur, mais le brouillard tombe soudainement et nous nous résignons à rebrousser chemin car on ne voit pas à dix mètres !
Cotacachi
Le lendemain, un petit bout du parc national du Cotacachi est au programme (rien à voir avec le Cotopaxi), où se trouve la « lagune du cochon d’inde » : Cuicocha. Sur la route nous essayons en vain de trouver un hôtel repéré sur internet dans un petit village de chamans, et nous continuons bredouilles vers notre destination finale. Le temps est encore nuageux sur les cimes, mais cette fois la brume suffisamment haute ne nous gâche pas la vue (à part le volcan Cotacachi qui restera caché toute la journée). Au centre de la lagune se trouvent deux îles, dont l’une rappelle la silhouette d’un cochon d’inde, d’où son nom. Sous le soleil, le lac se pare d’une eau d’un bleu profond et la petite promenade sur une barque à moteur est bien agréable. Puis sur la promenade le long de la caldeira, je donne Fred en offrande aux dieux pour conjurer le mauvais temps, ce qui fonctionnera après deux jours ! La vue sur la vallée nous fait penser à « Independence Day », avec une chape de nuage la recouvrant toute entière.
De retour à notre hôtel, nous admirons le coucher de soleil sur le volcan Imbabura depuis la petite terrasse (où nous nous faisons insulter tout du long par deux chiens installés sur une terrasse voisine). Il ne se découvrira complètement que quelques minutes le lendemain matin, le temps d’entrevoir également le sommet du Cotacahi. Puis nous retournons vers Quito par la très jolie route de Zuleta (Angochagua), au milieu de vallées verdoyantes, et faisons une halte au « Milieu du Monde », sur la ligne de l’équateur ! Miguel (notre guide pour les Illinizas que l’on retrouvera à Baños) nous expliquera que la région de Cayambe est beaucoup plus verte que la région du centre non pas à cause de la pluviométrie, mais grâce à la terre qui y est beaucoup plus fertile.
Mindo
Après avoir contourné Quito vers l’ouest, nous voilà sur la route de Mindo, village de la forêt tropicale nuageuse. Ayant bien traîné, nous nous retrouvons dans la route de montagne à la nuit tombée, avec les voitures, bus ou camions équatoriens qui doublent sans états d’âme dans les virages, sans la moindre visibilité ; puis tout à coup nous entrons dans un brouillard à couper au couteau. Nous n’avons aucune idée d’où nous sommes ; c’est le genre de moment où on se dit que notre stratégie de partir sans téléphone intelligent – ils appellent un smartphone comme ça en Amérique du Sud, ça m’a beaucoup plu – et sans GPS était peut-être un peu osée. Nous ne traversons aucun village pendant des kilomètres et nous roulons à environ 10 km/h avec la fenêtre ouverte pour mieux voir ! Nous arrivons finalement dans un bled perdu censé se trouver à environ 20 km de notre destination, et je suis prête à m’arrêter là pour la nuit. Fred insiste pour continuer et heureusement le brouillard se dissipe après quelques kilomètres, nous permettant d’arriver à bon port, sains et saufs. Nous nous réveillons le lendemain avec un soleil magnifique et décidons donc de faire une excursion de canyoning (descentes en rappel dans des chutes d’eau, presque à sec à cette période de l’année) puis de tubing (genre de rafting sur des chambres à air géantes attachées ensemble pour créer un radeau), ce qui nous a bien plu.
En nous promenant l’après-midi, nous rencontrons par hasard deux co-croisiéristes de notre première semaine à bord du Tip-Top II ! Nous nous joignons à eux le lendemain au petit matin pour observer les oiseaux avec une guide. Après les Galapagos, ça nous parait étrange de devoir marcher discrètement pendant des heures pour apercevoir au loin un toucan ou un tangara. On finit tout de même par en voir plusieurs, et nous apercevons surtout pendant quelques secondes un mâle manakin à ailes blanches, dont le son est généré par un mouvement extrêmement rapide des ailes (107 battements par seconde – à voir ici) ! Darwin aurait certainement été enchanté de rencontrer cette espèce dont le mâle a bien évolué pour plaire à sa femelle (contrairement à d’autres) !
La ferme des papillons nous montre la vie de l’insecte depuis l’œuf, en passant par la chenille, la chrysalide, le séchage des ailes à sa sortie, et enfin le papillon adulte. Une partie des papillons sont conservés dans la ferme pour l’exposition tandis que les autres sont relâchés dans la nature pour aider à la sauvegarde des espèces.
Nous prenons ensuite une nacelle pour traverser la vallée et se promener le long de belles cascades, dans une végétation très tropicale (ce que nous n’avions pas vu avant Mindo).
Dans le jardin de notre hôtel nous passons un peu de temps à observer les colibris qui viennent boire des mélanges sucrés préparés pour les attirer, en faisant un bruit de gros bourdon lorsqu’ils volent (ils battent des ailes environ 50 fois par seconde) !
Avant de quitter Mindo, nous allons visiter la fabrique de chocolat solidaire Yumbos dont nous avions rencontré les fondateurs à Quito en compagnie de Willy Wonca. Ils font le meilleur brownie que nous ayons eu jusqu’à présent (nous en sommes d’ailleurs repartis avec 350g de pâte de cacao pure et la recette pour pouvoir en savourer à nouveau plus tard) ! Nous avons donc découvert le processus de fabrication du chocolat : la cabosse contient des fèves qui baignent dans une pulpe blanche et gélatineuse légèrement sucrée et acidulée, qu’on a trouvé très bonne. Contrairement à ce qu’on pensait, les fèves crues n’étaient pas trop amères ; cela est apparemment vrai parce qu’ils travaillent une espèce aromatique indigène et non l’hybride CCN51, utilisé à grande échelle car beaucoup plus productif mais plus fade. La plupart des producteurs de cacao jetaient la pulpe pour ne vendre que les fèves, mais Yumbos en a dérivé plusieurs assaisonnements fort goûtus. La fabrication du chocolat nécessite plusieurs étapes : les fèves, d’abord fermentées environ 5 jours (et brassées toutes les 24 heures) pour stopper la germination et développer les arômes, sont séchées plusieurs semaines au soleil (en étant régulièrement remuées) et ensuite torréfiées pendant une demi-heure. Par la suite, l’écorce de la fève est cassée et séparée (elle peut être utilisée pour des infusions), alors que le germe est broyé, puis malaxé pour en faire une pâte, qui pourra être mélangée à du sucre ou du lait si elle n’est pas destinée à faire du chocolat 100% de cacao. Cette pâte est chauffée pour permettre une cristallisation stable du beurre de cacao et faire ensuite de belles tablettes de chocolat (grâce à la table à vibrations qui a fait rêver Fred) ! Si l’on veut séparer le beurre (~50% du germe) de la poudre de cacao, il faut alors pressuriser entre 500 et 900 bars la pâte pure pour l’en extraire.
Suite à cette visite matinale, nous repartons vers l’aéroport de Quito afin de rendre notre voiture de location et prendre le bus vers le sud du pays. A notre arrivée, nous sommes surpris de découvrir que la station essence est bloquée par des banderoles de police, et nous demandons notre chemin pour une autre station située 10 minutes plus loin. Lorsque nous sommes de retour, tous les accès à l’aéroport sont bloqués par la police : ils expliquent aux gens exaspérés qu’il y en a pour une heure et qu’ils ont été apparemment tous prévenus depuis au moins une semaine… Nous n’avons aucune idée de quoi nous aurions dû être prévenus mais nous râlons également ! Après être restés quelques temps embouteillés au rond-point, un camion de l’armée passe et les voitures sont autorisés à avancer au compte-goutte.
On finira par s’en sortir et attraper notre bus, pour découvrir auprès d’une autre passagère que l’arrivée du Président chinois venait de causer tous ces tracas ! Deux jours plus tard, nous verrons Rafael Correa annoncer à la télévision que la Chine finance un nouveau barrage à hauteur de 650 millions de dollars…
Album Otavalo Album Cotacachi Album Mindo
Coucou les Argonautes,
Wahou, je suis vraiment impressionnée par votre magnifique voyage! Vos photos sont superbes et je trouve notre petite planète bien belle…
Bravo à Laure pour les textes !
Bises à tous les deux et je continue à suivre vos aventures.
Delphine
Elles sont belles ces indiennes avec ces chàles colorés…et ces beaux visages ridés.
Quand je vois ces lacs magnifiques mon sang d’aquaculteur ne fait qu’un tour…,et ces ciels tourmentés qui ressemblent à chez nous!
PS: la Tunt aimerait bien goûter un colibri, comme ça , pour voir..
Je vous embrasse
Le Paps
Pov’Tunt. Tu devrais lui montrer la vidéo du manakin à ailes blanches, je pense qu’elle aura très envie de le goûter aussi !
On a mangé pas mal de truites arc-en-ciel aussi, elles sont ici bien chez elles !
Laure et Frederic coucou
Je viens de sortir du pret a manger juste en dessous de nova scotia et vient de lire en rentrant d ‘une traite les deux volcans et galapagos que je viens de recevoir( pas compris pourquoi tout est arrive en meme temps)
Une seule remarque s ‘impose
Entre l ‘atmosphere du pret et votre relation de voyage le contraste est….disons….frappant
Du coup leschiffres ont totalement disparu des ecrans pour faire place a tout un imaginaire d ‘eglises baroques ,de marches trepidants et colores ,de lamas intelligents et d’iguanes impassibles
Tout ca accompagne par l ‘accent normand(si leger) de Laure et son humour ravageur et caustique
Merci pour cet enchantement
En pensee avec vous (meme a 5000 metres d’altitude)
Salut Roro,
Sacré « Prêt à Manger », je l’avais déjà bien oublié… Ca me fait bien plaisir si cela a pu effacer les chiffres des écrans ; cependant, le concept du lama intelligent me semble assez osé ! Je me trompe peut-être, mais ils ne m’ont pas l’air bien brillants à 1ère vue !
Fred va commencer l’investigation concernant ces emails qui arrivent tous en même temps…
Je profite d’un dimanche normand bien nuageux et plutôt fraiiiiiis pour me laisser porter par vos très chouettes textes et photos ! ça ne fait pas de bien à mes bonnes résolutions en matière de sédentarité – le sac à dos m’appelle avec insistance à chaque lecture- .. mais c’est tellement bon de suivre votre périple ! Merci à vous ! Continuez à profiter au maximum et à nous envoyer un peu de cette énergie par le net ! Des bisous. Maya.
Cette histoire de dimanche normand me ferait presque regretter la cheminée pour un instant ! Si ça peut te consoler on vient d’avoir eu bien froid dans le désert bolivien, et sans douche chaude le soir pour se réchauffer 😉
Joyeuses fêtes à tous !
Bisous.
Hello les amoureux, vive Noel et les gens en vacances qui m’autorisent a decouvrir votre periple et ces magnifiques photos ! j’adore car ou ca me rappelle des souvenirs ou ca me donne juste envie d’y retourner !
Je ne sais pas comment est l’ambiance a l’epoque des fetes, ms ici c’est party et compagnies ! on a fete l’anniversaire de Vincent samedi et … et disons que personne n’a pu mettre un pied dehors le lendemain ! Ils ont fini par danser sur le bar, ce qui m’a legerement rappele une “pepette” qui dansait sur les canap’ 😉
Bref on ne s’assagit pas mais y’a pas de raison que vous soyez les seuls a vous amuser d’abord !!! et puis si on boit c’est pour oublier que vous nous avez laisses .. snif snif snif. Continuez de bien en proifter, pour ma part, je me fais des crepes ac du cidre des que je suis en mal de “ma Normande” ! bisous bisous
Toute excuse pour manger des crêpes est bonne donc je ne vais pas te blâmer ! Je fais de même dès que j’en ai l’occasion, par contre je n’ai pas encore trouvé de cidre…
Amusez-vous bien pour les fêtes de fin d’année, notre noël était plutôt assez misérable dans un endroit glauque que je n’ose appeler ni hôtel ni auberge de jeunesse !