- Quito
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L’avenue des volcans
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Album Illiniza Norte Album Quilotoa Album Le Cotopaxi
Rêvant depuis 5 ans de faire l’ascension du Cotopaxi (2nd plus haut sommet d’Equateur – 5897m – mais apparemment faisable sans entraînement à la haute montagne), j’embringue Fred auprès d’une agence de tourisme. Nous découvrons que malheureusement, à cause d’une activité volcanique importante depuis l’année dernière (et particulièrement des chutes de pierres), l’ascension au-dessus du refuge (situé à 4864m) est interdite. On nous conseille donc de gravir le Cayambe à la place (3ème sommet, 100m de moins que le Cotopaxi), mais surtout de faire une autre randonnée / ascension d’acclimatation avant pour mieux se préparer à l’altitude.
ILLINIZA norte
Nous voilà donc partis pour grimper l’Illizina Norte (5126m) ! Nous retrouvons notre guide de haute montagne Miguel à la sortie de la Panaméricaine (autoroute qui traverse le continent américain sur l’axe nord-sud, le long des Andes en Amérique du sud), faisons les courses pour les en-cas en route et le diner au refuge. Le parking est à 3900m, et nous devons rejoindre le refuge à 4700m en 3 heures environ. Miguel commence à marcher à une allure qui nous semble très faible, mais vu le rythme cardiaque effréné que j’atteins rapidement, cela parait finalement très adapté ! La végétation est initialement composée de fleurs variées, arbustes et quelques arbres, mais rapidement elle devient très rase puis presque inexistante.
Pendant les 300 premiers mètres de dénivelés, je dois m’arrêter régulièrement pour récupérer (il faut dire que je porte un sac à dos qui doit peser 20% de mon poids) alors que Fred a l’air de bien vivre la situation. Puis, alors que le chemin est toujours plutôt facile, il rejoint mon camp de la souffrance, et nous lambinons assez lamentablement jusqu’au refuge. Là nous sommes seuls, il n’y a pas de chauffage, pas d’eau courante et nous dévorons les biscuits que Miguel a achetés dans la vallée pendant qu’il prépare le dîner sur un réchaud à gaz installé dans une cuisine sommaire. La nuit, les températures deviennent négatives à l’extérieur, tandis qu’elles stagnent légèrement au-dessus de zéro à l’intérieur ; il nous faut du temps pour nous réchauffer et nous endormir !
Nous nous réveillons tous les trois à 3 heures du matin, pensant qu’il est 5 heures et qu’on peut se préparer pour l’ascension. Nous découvrons finalement la vérité, repartons somnoler une petite heure et attaquons le petit déjeuner. La vue est dégagée, les quelques nuages dans la vallée donnent une allure féérique au lever du soleil sur le Cotopaxi.
L’ascension du 2ème jour est plus courte mais beaucoup plus abrupte, et nous grimpons entre les rochers. La vue est splendide sur les deux côtés des Andes, et nous faisons toujours des pauses régulières pour récupérer notre souffle. Etrangement, passés 4800-4900m environ, je ne souffre plus du tout de l’altitude et commence à grimper de plus en plus vite tandis que Fred se démène toujours pour recouvrer son souffle. Cependant, malgré quelques moments difficiles (notamment le « Passage de la Mort » qui m’avait inquiétée dans le Routard), nous atteignons finalement le sommet, conquis par la Normandie !
La descente est beaucoup plus facile mais nous avons acquis au moins une certitude : nous abandonnons complètement l’idée d’effectuer l’ascension du Cayambe, qui en plus de durer beaucoup plus longtemps, demande de traverser plusieurs centaines de mètres de dénivelé de glacier avec des chaussures de ski et crampons !
La boucle de QUILOTOA
Du coup nous décidons de partir visiter la « boucle de Quilotoa » et Saquisili, paysages de montagne et marché typique pour les 4 jours restants avant le départ vers les Galapagos. La location de voiture puis la sortie de Quito sans GPS (avec une petite carte dessinée à la main par le loueur, décrivant comment rejoindre l’autoroute) s’avèrent assez épiques mais on s’en sort et nous voilà partis sur la Panaméricaine ! L’autoroute est toute neuve et la petite route qui suit en très bon état également, donc rien à signaler jusqu’au village de Sigchos. Nous assistons brièvement aux festivités en le traversant, et prenons la route qui mène à notre destination à 25 km : Chugchilán. Nous nous extasions toujours sur l’état de la route quand tout à coup elle se transforme en large chemin de terre inégal : elle est en train d’être intégralement refaite ! Au fil de notre traversée dans notre pot de yaourt, nous découvrons les travaux herculéens nécessaires à la construction d’une telle route : ravalement des montagnes à la pelleteuse montée sur monticule de terre, élargissement de la route avec la terre en surplus, construction de rigoles d’évacuation des eaux de chaque côté, et bétonnage des parois trop friables quand nécessaire. Nous craignons de rester bloqués dans la terre ou les cailloux plusieurs fois mais notre micro-voiture finit par s’en sortir (pas comme le bus du coin) !
Nous arrivons finalement à bon port, juste à temps pour profiter du poêle avant le dîner.
La promenade populaire de la région relie le village dans lequel nous sommes basés à la lagune de Quilotoa, cratère de volcan rempli d’une eau couleur vert émeraude due aux minéraux dissous. Comme la vadrouille dure normalement 4-5h (dans le bon sens du dénivelé, i.e. au départ de Quilotoa), nous demandons à l’hôtel de nous appeler un taxi pour nous emmener au bord de la lagune après le petit déjeuner.
A l’arrivée du taxi, nous sommes enchantés : nous nous attendions à voir arriver la traditionnelle voiture jaune, et tout à coup surgit un petit camion à bétail avec un espace sur le toit où nous pouvons nous installer ! Nous n’avons malheureusement pas eu l’honneur d’être accompagnés par quelques lamas ou poulets, mais le cœur y était !
La vue plongeante sur la lagune est impressionnante ; elle est large de 3km de diamètre et cernée de falaises de plusieurs centaines de mètres (nous reviendrons le lendemain pour descendre dans la caldeira, où nous pourrons faire du kayak puis remonter paresseusement à dos de mule – vous pouvez d’ailleurs admirer la maîtrise de Fred sur sa monture) !
La randonnée jusqu’à Chugchilàn est vraiment superbe, traversant des cañons, plateaux et vallées très encaissées où toute surface relativement accessible est plantée (de fèves et de nombreuses variétés de pommes de terre principalement). Au cours de la promenade, alors que nous admirons un élevage de cuyes (cochons d’Inde donc), une petite fille nous demande si elle peut nous prendre en photo avec son smartphone. Cela me rassure, et je crains moins que notre présence – en particulier avec les appareils photos – soit vue comme indiscrète, envahissante ou déplacée.
Malgré un beau papier fourni par l’hôtel expliquant soigneusement le trajet, nous nous perdons (ce qui a l’air assez fréquent). Nous retrouvons somme toute notre chemin après un long et fastidieux détour de plusieurs kilomètres et centaines de mètres de dénivelé, puis nous perdons la carte ! Heureusement quelques panneaux et un peu de mémoire nous sortent finalement de ce mauvais pas ; les retrouvailles avec le poêle sont les bienvenues.
Notre expérience jusqu’à présent nous a montré les Equatoriens comme ouverts aux autres et aimant échanger. Nous remarquons que les gens nous saluent systématiquement quand nous les croisons ; et une dame que nous prenons en stop pendant quelques kilomètres nous remercie chaleureusement. Dans cette région, presque toutes les personnes que nous rencontrons sont des Amérindiens, portant tous leur chapeau traditionnel.
La prochaine étape est Siquisili, petite ville de 9000 habitants où se tient tous les jeudis un marché très populaire. Nous y arrivons la veille au soir après avoir traversé de fabuleux paysages et revu les Ilinizas au loin ; juste à temps pour voir le Cotopaxi se dégager des nuages pour le coucher de soleil.
Le Routard n’indique aucun hôtel sur place, mais nous trouvons sur le Lonely Planet un hôtel qui a l’air plutôt sympathique. Nous le trouvons facilement, et sonnons plusieurs fois sans succès. Les pancartes affichant les diverses coordonnées ont été raturées, n’indiquant qu’un numéro de téléphone différent de celui que nous avions essayé le matin même ; on tente le tout pour le tout, et la personne au bout du fil nous confirme que l’hôtel est ouvert et vient nous ouvrir.
Nous découvrons alors un hôtel fantôme : bien entendu nous étions les seuls clients, mais de plus l’ensemble avait l’air soit complètement abandonné, soit partiellement en construction. Le temps que nous garions la voiture, la dame s’empresse d’aller balayer notre chambre et le couloir y menant. On fait ensuite le tour du propriétaire, découvrant un complexe immense, avec terrain de foot, de basket, de volley, un ensemble de piscines et jacuzzis (la moitié vides, et l’autre moitié remplis d’une eau plutôt propre mais trouble), des petits étangs censés être habités de truites qui avaient apparemment filé lors d’une inondation (cela m’a particulièrement touchée évidemment) et des bâtiments laissés à l’abandon un peu partout. Le propriétaire initial était probablement atteint de folie des grandeurs, et le tourisme local n’a pas suivi! Cependant le lieu semble servir de piscine municipale le week-end, donc tout n’est pas perdu. Malgré la gentillesse des gens, nous avons tous les deux passé la nuit à faire des cauchemars ; Fred de zombies et moi de méchants fantômes comme dans Scoubidou ; bref, nous fûmes soulagés de pouvoir nous lever au petit matin…
Le marché de Saquisili est très étendu : le marché des fruits et légumes se trouvant dans une partie du village, celui des petits animaux (nous avons retrouvé les cuyes, lapins et volailles) ou des tissus dans un autre quartier, et enfin celui des grands animaux (vaches, lamas, moutons et cochons) en dehors de la ville. Evidemment en tant qu’occidentaux,nous sommes surtout attirés par les bébés lamas qui sont à vendre, mais cela ressemble en gros à un marché aux bestiaux comme on peut en voir chez nous (même si j’imagine que beaucoup d’entre vous n’ont jamais vu ça). Pour se déplacer, personnes et animaux sont transportés dans les «camionetas» (sans fumier par terre pour les taxis tout de même).
Le plus difficile à voir sont les cochons qui hurlent comme si on les égorgeait à chaque fois que quelqu’un essaie de les déplacer (et les petits sont fourrés dans de grands sacs en jute comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous – coupez le son si vous regardez cette vidéo au travail même si c’est loin d’être le pire qu’on ait entendu) !
LE PARC NATIONAL DU COTOPAXI
En milieu de matinée, quand nous avons bien fait le tour du marché, nous voilà partis pour le «Parque Nacional de Cotopaxi» ! Nous avons une chance incroyable, le volcan est resté découvert depuis la veille, et le demeurera toute la journée. Notre chariotte du diable peine terriblement pour se hisser jusqu’au parking du refuge, mais malgré les trépignements et lamentations défaitistes de Fred, elle finit par nous mener à bon port (avec une tenace odeur d’embrayage cependant). Je n’ai pas grand-chose à dire du Cotopaxi lui-même, à part que c’est vraisemblablement le plus beau volcan que j’ai jamais vu (hormis le mien qui doit paisiblement brouter en Normandie à l’heure qu’il est bien entendu), avec son cône enneigé presque parfait, la végétation et les différentes teintes de roches. La vue depuis la lagune en contrebas est particulièrement enchanteresse, agrémentée de chevaux et vaches semi-sauvages. Nous y serions bien restés des heures entières, juste à admirer le paysage.
Album Illiniza Norte Album Quilotoa Album Le Cotopaxi
Bravo pour le pic à 5216m. Olivier dit 1000m de dénivelé, c’est bien mais pas top (il est jaloux).
Déjà vous n’avez pas fait de malaise au Cap des 4 800m, chapeau!
Miguel ne vous a pas dit que mâcher la coca est très utile pour les capacités respiratoires en altitude? Faut vous y mettre, avec un petit catalyseur ?. Vous en trouverez facilement sur les marchés, sauf si l’équateur n’a pas le même politique que le Pérou ou la Bolivie.
Enjoy les Galapagos… là c’est moi qui suis jalouse…
J’attends Olivier pour la compèt alors ! 1000m de dénivelés ce n’est pas tant le problème finalement, c’est plutôt qu’au dessus de 4000 mètres d’altitude ça calme (enfin on a vu des gens le faire en une seule journée, donc là il faut être bien acclimaté). On n’a vu personne utiliser de coca ici, alors je ne sais pas si ça fait partie des habitudes aussi. En tout cas en prenant son temps ça finit par aller.
Bon ca vaut quand meme pas les volcans d’Auvergne tout ca… 🙂
Bravo pour tout ca , profitez a fond !!
Tu serais bien du genre à te prendre en photo avec le drapeau auvergnat toi… 😉
mais grave !!!
Ravie de découvrir des Equatoriens dans ce reportage, Amérindiens donc lors de vos magnifiques sorties vers la montagne. A Quito, quel types de populations avez vous rencontrés? Espagnol, Amérindiens, ou métissés,
Que de beaux paysages! J’ai comme Laure un faible pour le Cotopaxi.
Et merci de nous faire partager les anecdotes qui pimentent le voyage,
Bises
Pas de réaction bretonne au drapeau normand?
Peut-être qu’ils ont tous arrêté de lire le blog. On craignait bien de lasser notre auditoire au bout d’un moment; il va falloir qu’on trouve un moyen d’accrocher le chaland !
A Quito les gens sont plutôt métissés. On n’a pas trouvé les femmes aussi belles qu’à Carthagène mais certaines indiennes sont magnifiques.
Fred est-il fidèle à son surnom de cabri téméraire?
J’aimerais le voir gambader sur les pentes du volcan
Tu ne perds rien à ne pas fréquenter de bretons, la région est irrémédiablement perdue pour l’intelligence, la preuve suit:
http://www.ouest-france.fr/bretagne/la-roche-derrien-22450/en-quete-dun-medecin-la-roche-derrien-se-trouve-un-druide-4099775
Salut pov toup et fred