Album Vallée de l’Elqui Album Vallée de l’Aconcagua
La vallée de l’Elqui
Le fleuve Elqui, qui s’écoule des Andes à l’océan Pacifique, enfante cette vallée-oasis entourée de montagnes, où seuls les cactus disséminés subsistent. Grâce à son climat favorable, elle a une grande tradition viticole spécialisée dans l’élaboration du pisco, destiné presque exclusivement à la consommation nationale. Ce spiritueux de raisin – spécialité du Pérou et du Chili dont la préparation et la composition diffèrent légèrement entre les deux pays – a la particularité d’être conçu à partir de cépages aromatiques : principalement des muscats, mais également du Pedro Jiménez (cépage essentiel des Xérès sucrés) et du Torrontés (variétés de cépages blancs très répandues en Argentine).
Comme pour l’élaboration du cognac, le vin est distillé deux fois dans un pot à distillation en cuivre ; par contre il est rarement vieilli en fût de chêne – et tout au plus deux ans. Cette double distillation permet de conserver les arômes spécifiques du raisin et d’obtenir une boisson parfumée. Voulant nous immerger complètement dans la culture chilienne, nous achetons une bouteille de pisco vieilli huit mois en fût de chêne français, avec lequel nous nous concoctons d’excellents Pisco Sour (cocktail mélangé au shaker dans lequel on ajoute au spiritueux du jus de citron, du sucre, du blanc d’œuf et de la glace) !
Comme dans toutes les contrées viticoles d’Amérique du Sud, l’irrigation est primordiale et le vert des plantations tranche nettement avec la terre apparente des montagnes. Les villages de la vallée se révèlent charmants et reposants après l’agitation incessante de San Pedro de Atacama, et en les parcourant, il est difficile de ne pas remarquer que Gabriela Mistral – premier prix Nobel de littérature sud-américain en 1945 – est née ici tant son nom est utilisé à toutes les sauces !
Notre petit hôtel ne jure pas dans l’ambiance paisible de la région, avec son mignon petit jardin, son chat bien-nommé Caramelo et ses deux chiens qui aiment nous suivre dans tout le village dès que l’on sort (et en profitent pour insulter leurs congénères derrière les portails). Nous y passons le réveillon du nouvel an bien plus agréablement que celui de noël ! La cuisine est à notre disposition et Fred nous mijote d’excellentes lasagnes et un financier à la crème anglaise (malheureusement aromatisée au lait concentré car la vanille naturelle est introuvable), qu’on accompagne d’un Carménère chilien. Le voilà finalement arrivé notre festin !
Alors que La Serena – capitale de la IVè région – possède sur son front de mer une station balnéaire où les Chiliens se pressent en été, Coquimbo a gardé son allure de village de pêcheurs avec ses petites maisons colorées étagées sur la colline. Cette architecture et les quelques graffitis de l’escalier que nous avons emprunté lui valent une comparaison avec Valparaiso, cependant nous ne lui avons pas trouvé le même charme. Et l’addition récente de la « Croix du IIIè millénaire » à son sommet n’est pas du meilleur goût !
La vallée de l’Aconcagua
A 450 km au sud de La Serena et juste au nord de Santiago se situe la vallée de l’Aconcagua, que nous visitons sur le chemin de Mendoza. Cette vallée également viticole est cette fois productrice de vin et non de spiritueux. Sa légère altitude, la fraîcheur apportée par l’eau glacée du fleuve andin Aconcagua et la brume océanique la couvrant le matin à son extrémité ouest permettent d’y élaborer des vins de haute qualité, avec des cépages d’une grande variété. Cependant, même si des cépages blancs y poussent, ses vins renommés sont issus de cépages rouges (Cabernet Sauvignon, Merlot, Carménère, Malbec, Syrah, Petit Verdot, Cabernet Franc…). En ce qui concerne les cépages blancs ou le Pinot Noir, les meilleures productions viennent souvent de la région de Casablanca à côté de Valparaiso, où la brume matinale est plus importante et permet de mieux conserver l’acidité et les arômes du raisin.
Des vignobles très importants demeurent dans cette vallée, et produisent des vins variant de la piètre qualité à l’exceptionnel à partir de grappes issues des divers terroirs du Chili (le millésime 2014 de la cuvée Viñedo Chadwick d’Errazuriz a obtenu la note 100/100 de la part du critique James Suckling). La quasi-totalité de la production de ces grosses entreprises viticoles est exportée (~ 98%), avec un emballage adapté à chaque marché. En visitant Viña San Esteban, nous avons été médusés par les bouteilles destinées aux Etats-Unis, étiquetées Sweet Bitch (Douce Salope) et Culitos (Petits Culs) ; on espère que ce genre de libellé très distingué ne sera jamais du goût des Français !
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Hola vous deux.
Un peu d’oenologie apres toutes les merveilles géologiques que vous nous avez fait apprécier,ça ne peut pas faire de mal!
Et votre voyage náurait pas été complet sans un détour par un hotel borgne.
Bonne continuation
Oui, voir un peu de vert et boire du bon vin ça ne peut qu’être bon pour la santé et le moral !
Bonne année!
Merci !
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