Album Lima et Caral Album Nazca
Lima & Caral
Nous voilà partis d’Equateur en vitesse, afin de retrouver deux amis à Lima : Pierre-Olivier et Charif.
La première chose qui nous frappe par rapport à notre précédent pays d’accueil, est la quantité bien plus importante de voitures haut-de-gamme. Puis, à l’arrivée dans notre auberge, nous découvrons ce qu’est le « kaclla » : une bien décevante race de chien sans poil, à part une misérable touffe sur la tête !
Le quartier de Miraflores, un des quartiers riches de la ville où se situe la majorité des hôtels, est principalement construit d’immeubles sans charme datant des années 1960 ou 1970, et abrite des magasins aux larges devantures ressemblant à ce qu’on peut trouver chez nous. L’écart avec les quartiers pauvres n’en parait que plus frappant, et plusieurs chauffeurs nous diront en parlant de certains secteurs de Lima qu’ils sont dangereux, ce qui ne nous est jamais arrivé en Equateur. Cela dit, nous ne nous sommes jamais sentis menacés.
Lima a une réputation mondiale de haute gastronomie et nous avions donc réservé une table dans un des restaurants renommés pour le soir même : I.K. Restaurante. Nous choisissons tous les quatre le menu « dégustation » de 11 plats pour découvrir au mieux les spécialités péruviennes (même si les restrictions alimentaires de Charif réduiront tragiquement son festin à 5 plats…). Certains plats sont de haute volée, la présentation est recherchée et toujours très soignée, mais le service n’est clairement pas à la hauteur des restaurants européens de même standing. A notre goût, le restaurant mérite une étoile et nous sommes contents de l’expérience, surtout après avoir mangé du poulet-riz ou poulet-pommes de terre pendant 2 mois !
Nous partons le lendemain à l’aube visiter les ruines de Caral, considérées parmi les plus anciennes d’Amérique du Sud. Après avoir visité un Equateur verdoyant pendant six semaines, nous sommes surpris de découvrir un désert extrêmement aride dès la sortie de la ville, avec rien d’autre que de la pierre et de la poussière pendant des dizaines de kilomètres. Ayant choisi un raccourci quelque peu douteux pour atteindre notre but – mais avec deux pilotes de F1 pour nous conduire, nous traversons d’immenses fermes de poulets élevés en batterie, nous forçant à nous arrêter à une petite guérite pour faire désinfecter la voiture (on ne sait pas pour protéger qui).
A quelques kilomètres seulement des ruines logées dans cet environnement hostile, se situe l’oasis dans laquelle le peuple de Caral vivait principalement de l’agriculture, mais également de la pêche sur les rivages de l’Océan Pacifique, à une cinquantaine de kilomètres de là. Seuls les lieux de cultes dont l’accès est réservé à la noblesse sont construits dans le désert. Avec ses vestiges assez restreints et sous le soleil de plomb de milieu de journée, le site a peu de charme malgré l’intérêt historique indéniable (et nous ne comprenons pas grand-chose aux explications en espagnol du guide, ce qui n’arrange rien).
A notre retour, grâce à l’appart loué par Pierre-Olivier et voulant pousser l’expérience culinaire jusqu’au bout, Fred se met aux fourneaux pour nous concocter un menu simple mais s’achevant sur un somptueux brownie, préparé avec la pâte de cacao que nous transportons depuis Mindo ! Entre le beurre de cacao et le beurre de lait entier de vache, on vous laisse imaginer la légèreté du gâteau !
Le lendemain, après de longues et fastidieuses pérégrinations, nous trouvons enfin le seul bar de Lima digne de ce nom (soit, il y en a peut-être d’autres, mais on a bien cherché et tout ce qu’on avait pu trouver avant était glauque et blafard, ou plein de touristes avinés et vulgaires). Nous y dégustons nos (excellents) premiers Pisco Sour, cocktail traditionnel du Pérou et du Chili ! Après avoir pillé les malheureux joueurs de pokers péruviens et laissé sa fortune continuer la partie d’elle-même, Pierre-Olivier nous rejoint pour quelque temps. Malheureusement, à son retour, tout le patrimoine est dilapidé…
Nous vous avions caché un achat majeur à Ingapirca : un petit lama blanc en laine que je trainais donc partout depuis. En faisant les boutiques de Lima, nous lui trouvons un compagnon : un bébé alpaga bien poilu. Voici en exclusivité Tungurahua (le lama, à gauche) et Chimborazo (l’alpaga, à droite) !
La suite de notre séjour liménien est en grande partie passée à organiser les prochaines semaines, mais nous sommes très agréablement surpris par le centre historique de la ville, qui bien que réduit, n’en est pas moins fort charmant. Cependant, peu de bâtiments datent d’avant 1746, date d’un tremblement de terre suivi d’un tsunami dévastateurs où 10% de la population périt.
De même qu’à Cuenca, les pigeons ont ici de drôles d’habitude : quand quelqu’un les importune sur les pavés, il se mettent à voler en tournant autour de la place (dans les deux cas, dans le sens des aiguilles d’une montre), enchaînant plusieurs rotations avant de se poser de nouveau à terre.
Le monastère de Saint-François d’Assises, plus grand ensemble religieux colonial d’Amérique rescapé du séisme de 1687, possède une magnifique bibliothèque digne de celle de Poudlard (Harry Potter). Malheureusement toute photo est interdite dans l’ensemble de l’édifice. Après avoir scrupuleusement suivi les consignes dans deux salles, Fred se met bizarrement à trainasser à l’arrière du groupe, transgressant désormais la règle à chaque opportunité, et visiblement sans le moindre remord ! Ce qui me permet de vous montrer ici un tableau de la Cène orné d’un cochon d’inde en mets principal (au centre de la table, si vous parvenez à le distinguer), probablement ajouté pour faire avaler plus facilement la religion chrétienne aux pauvres indigènes.
Puis nous terminons la visite sous l’église, où suivant une tradition empruntée aux Espagnols, se trouvent les catacombes, ancien cimetière public de la ville utilisé pendant la période coloniale.
A la nuit tombante la ville est toujours très vivante, et il est agréable de se promener dans les rues piétonnes qui fourmillent de passants.
Ce séjour nous permet également d’enrichir notre collection de photos de crèches et sapins de noël !
Avant de quitter Lima, je décide de rencontrer Walter, indien d’Amazonie de passage dans la capitale, et spécialiste de la médecine traditionnelle aux plantes, avec lequel Charif vient de créer une O.N.G. Ayant déjà rencontré sans succès de nombreux spécialistes pour soigner mes allergies, je suis prête à tenter une nouvelle expérience ! Walter me donne rendez-vous à 5h du matin pour m’expliquer comment faire les décoctions d’une sorte de gingembre chaque jour à jeun, pendant 8 jours (associées à un régime spécial de deux semaines et l’abstinence d’alcool pour un mois). Affaire à suivre…
Nazca
Nous partons ensuite vers Nazca, réputée pour ses géoglyphes géants dessinés sur le sol du désert, et dont la signification reste inconnue malgré le développement de nombreuses théories.
La plupart des lignes ne se voient pas de la plaine ou des montagnes attenantes, ce qui explique que lorsqu’elles ont été (re)découvertes par les premiers avions survolant la région, certaines figures comme le pauvre lézard avaient déjà été découpées par la construction de la panaméricaine !
De toutes les théories, ma préférence va bien entendu aux pistes d’atterrissage pour O.V.N.I., suffisamment recherchée pour mériter une place d’honneur ! Je n’ai malheureusement pas trouvé beaucoup d’arguments l’appuyant, donc je vais devoir exposer plus en détail les autres hypothèses.
Une première explication suggère que ces motifs, dont le style a grandement évolué avec le temps (ils auraient été effectués sur un millénaire), étaient destinés aux dieux, qui comme chacun le sait, se trouvent dans le ciel. Il est donc logique que ces dessins de requêtes ou de vénération soient visibles et compréhensibles depuis les airs, et pas forcément lorsque l’on est au sol. Dans la même veine, ils pourraient également figurer un parcours rituel.
Une autre possibilité est que les géoglyphes représentent une carte des nappes phréatiques ou sources. Le désert de Nazca est extrêmement aride, la rivière du même nom n’ayant de l’eau que 20 à 30 jours par an (aujourd’hui encore les habitants de Nazca n’ont de l’eau au robinet que deux heures par jour), et de la pluie qu’une seule fois ; et encore, maigrelette ! Néanmoins, l’utilisation parcimonieuse et ingénieuse des rivières souterraines alimentées par les pluies ou fontes de glaciers des Andes, à des centaines de kilomètres de là, permet la survie des peuples installés dans ce désert inhospitalier. Ils ont par exemple construit des aqueducs partiellement souterrains avec des accès par le dessus en forme de spirale, pour nettoyer cette voie d’eau ou s’y approvisionner. Ils sont toujours utilisés pour l’approvisionnement de la ville et l’irrigation des cultures.
Une troisième proposition avance que ces motifs représenteraient une carte du ciel, certains dessins se superposant habilement à des constellations.
Cependant aucune de ces théories n’a pu être prouvée à ce jour, et peut-être la réalité est-elle une combinaison de ces hypothèses ou encore quelque chose de totalement différent.
Les dessins seraient en tout cas l’œuvre de deux peuples successifs. D’abord les motifs du peuple Paracas (800 av. J.-C. à 200 apr. J.-C.) à Palpa, pour la plupart assez enfantins.
Puis ceux du peuple Nazca (200 av. J.-C. à 600 apr. J.-C.) qui figurent des dessins animaliers plus élaborés, puis des images géométriques – se superposant parfois à des motifs plus anciens, principalement des triangles et rectangles ou simplement des lignes. Ces triangles formeraient des lieux de culte, et la croissance de la population expliquerait que les motifs aient été de plus en plus grands pour accueillir tout ce petit monde lors des cérémonies.
La création de ces figures, très simple, n’a pu subsister plusieurs millénaires que grâce au climat de la région, notamment l’absence de pluie. En effet, les lignes sont tracées par le déplacement de pierres, révélant la clarté du sol et formant des limites foncées sur ses bords. L’absence de végétation ainsi que le peu de vent et de sable ont permis de conserver ces marques presque intactes.
Nous visitons également aux alentours de Nazca, un ensemble de sépultures pré-Inca, où de nombreuses momies sont exposées à ciel ouvert. Lors de leur découverte au début du XXème siècle, de nombreuses tombes ont été pillées pour récupérer les riches tissus ou poteries bien conservés (chaque tombe étant surmontée d’un petit piquet de bois, il était facile de les repérer). Les momies en elles-mêmes n’intéressant personne à l’époque, on peut toujours en admirer une dizaine, certaines ayant toujours la peau sur les os, et une majorité leurs cheveux. Pour quelques-unes, la chevelure de plus de deux mètres de longueur (preuve de noblesse) est entourée autour du corps, recroquevillé en fœtus afin que le mort soit en condition de recommencer une nouvelle vie.
Nous terminons la journée par la découverte d’anciennes pyramides restaurées depuis 32 ans par des archéologues italiens ; le lieu est ravissant à la tombée du jour.
Album Lima et Caral Album Nazca
Hola Tungurahua y Chimborazo!
Ils te saluent bien également !
J’en était resté aux pétroglyphes des vikings, mais en effet j’avais entendu parler de ces traces uniquement visibles du ciel, fort intéressant.
On s’interrogeait sur le fait que vous ne parliez pas de musique, pourtant il semble qu’elle soit bien présente dans ce continent! Bises
Et voui. A force d´ambiance musicale traditionnelle dans le bus, parfois agrémentée d´une petite touche moderne, nous sommes devenus presque allergiques a la musique amérindienne. Il y a sinon le Reggaetón, musique latino actuelle qui peut être sympa mais devient rapidement répétitive cependant (mais ca vaut le coup de voir les clips de Marc Anthony) !
Quel effet a eu le traitement de la médecine traditionnelle amérindienne?
bises,
Je n´ai pas encore eu le courage de m´attaquer à une pomme ou une banane, je suis en phase de préparation psychologique…
J´ai cependant goûté un brugnon qui m´a seulement légèrement grattouillée, ce qui est déjà encourageant.
Ca alors Lima capitale gastronomique, le Pérou a donc bien changé.
Pour Nazca, je suis bien d’accord avec toi, seule l’explication extra- terrestres tient la route
Bisou
Oui ça a du bien changer car il y a plusieurs restaurants mondialement réputés, et même dans les plus petits restaurants un certain nombre proposent des plats assez évolués (mais beaucoup moins en dehors de la capitale).
J´ai scruté le ciel à la recherche des extra-terrestres mais ils sont malheureusement restés cachés… Tout comme le monstre du Loch Ness lorsque j´étais allée le visiter. Quelle déception !
Le brownie a l ‘air bien plus appetissant que les momies
C ‘est inoui votre voyage Il y aura vraiment et un avant et un apres
A buenos aires on m ‘avait toujours dit que le pisco sour etait argentin…….. Mais bon comme on le sait les peruviens descendent des incas et les argentins……du bateau
C ‘est vraiment tres beau ce que vous faites et surtout ce que vous en faites
Amities
Roberto
Je ne sais pas qui a inventé le cocktail, mais pour l’alcool pisco ce n’est clairement pas argentin en tout cas !